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Publié par NikoMagnus le 20/02/08 à 02:47   -   Categorie : Sujets divers  -   Vu: 2858 fois
Alors oui, pourquoi les USA veulent-ils détruire un de leur satellite espion ?

En premier lieu, il faut savoir que le satellite menace de se crasher sur Terre.
Il a soudainement décroché de son orbite et finira invariablement sa course à la surface de la planète.

Les autorités ont donc décidé qu'ils allaient détruire ce satellite car ses réservoirs sont plein d'hydrazine qui est un carburant très toxique et qu'ils ne veulent courir aucun risque pour la population. Dès que le satellitre aura atteint 200Km d'altitude, il sera détruit par un missile.

Tels sont les faits... Maintenant, moi j'aime bien croiser mes sources, et je suis tombé sur plusieurs articles... Ce qui est marrant, c'est évidemment de croiser ses sources afin de se faire sa propre opinion.










Tout d'abord, la version Figaro magazine.

Style classique, quasi dépèche de l'AFP, pas de commentaires, très sobre... quasi ultra politiquement correct.
La thèse officielle, quoi.

article du Figaro




Le satellite espion qui embarrasse les Etats-Unis






Dans un scénario digne d'Hollywood, Washington a ordonné la destruction de l'engin qui menace de s'écraser sur Terre. Raison officielle : le risque de pollution.

Les Etats-Unis ont décidé d'abattre avec un missile un satellite espion devenu incontrôlable et qui devait s'écraser sur Terre avec des réservoirs remplis d'une substance toxique. Le satellite en question pèse 1,1 tonne environ. Il a décroché de son orbite voici plusieurs semaines.

L'annonce de cette destruction a été faite jeudi par le conseiller adjoint à la Sécurité nationale James Jeffries. Selon ce dernier, le président George W. Bush «a ordonné au département de la Défense de procéder à l'interception» du missile. La décision a été prise en raison du risque pour la vie humaine de la rentrée dans l'atmosphère terrestre de ce satellite encore porteur de près de 500 kilos d'un carburant toxique appelé hydrazine. L'hydrazine est une substance chimique hautement toxique est le carburant de choix pour les moteurs des satellites classiques. Extrêmement irritante, elle attaque le système nerveux central et peut être mortelle à forte dose. Heureusement, elle se dégrade rapidement sous l'effet de la chaleur et des rayons ultra-violets, relève un rapport de l'agence française de sécurité INERIS.

Le missile, qui sera tiré sur le satellite depuis un bâtiment de la marine américaine, «est conçu évidemment pour d'autres missions mais nous avons conclu que nous pourrions reconfigurer à la fois le missile et les autres systèmes associés, de façon réversible et juste pour effectuer le tir», a précisé le conseiller à la sécurité. Les autorités américaines n'ont encore fourni aucune estimation sur la date de la destruction du satellite.

Des satellites placés en basse orbite

Les Etats-Unis disposent du réseau de satellites espions le plus dense au monde. Les caractéristiques de ces satellites, dont le prix unitaire dépasse le milliard de dollars, sont couvertes par le secret-défense. Pour répondre aux besoins des militaires, les satellites espions sont amenés à faire de fréquentes corrections d'orbite, ce qui implique des réserves d'énergie plus importantes que pour la plupart des engins civils spatiaux. Les satellites espions sont placés en orbite basse afin de détecter le plus de détails possibles à la surface de notre planète.

Plusieurs satellites espions sont déjà sortis de leurs orbites au cours de ces dernières années. En février 1983 notamment, un satellite espion russe (Cosmos 1402), s'était désintégré dans l'atmosphère en au dessus de l'océan Indien, mais des traces du plutonium qu'il contenait avaient été détectées jusque que dans la neige tombée sur l'Arkansas, au sud des Etats-Unis.


J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP
15/02/2008









Ensuite, la version du Monde.

Plus géopolitique, beaucoup plus fouillé.
Selon eux, c'est pour procéder à un test de missiles que les USA ont décidé de détruire le satellite, comme ça, ils feront passer un message clair aux Chinois : "C'est nous qu'on est les boss". (version également soutenue par la Russie)




article du Monde





Questions autour de la destruction annoncée d'un satellite espion américain









C'est dans une "fenêtre de tir" comprise entre mercredi 20 février et début mars que les Etats-Unis devraient procéder à un tir de missile pour détruire un satellite du National Reconnaissance Office (NRO, l'agence fédérale chargée des satellites espions), devenu incontrôlable peu après son lancement, en décembre 2006. Washington a adressé ces derniers jours des messages aux 65 pays représentés à la conférence sur le désarmement de Genève pour expliquer ses intentions. L'annonce de ce tir a déclenché bien des exégèses quant aux motivations réelles de la décision américaine.

Lorsque la Chine s'est livrée à un test d'arme antisatellite, le 11 janvier 2007, en détruisant l'un de ses satellites météo obsolète, de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis, avaient critiqué l'attitude chinoise, jugée irresponsable : les milliers de débris engendrés par ce tir vont en effet constituer, pendant des dizaines d'années, un risque potentiel pour les satellites commerciaux.

Pékin avait ainsi signifié aux Etats-Unis que la Chine n'entend pas leur concéder la domination de l'espace. Le message stratégique était clair : si l'Amérique avait l'intention d'intervenir en cas de crise sur la question de Taïwan, la Chine dispose de la technologie pour aveugler et détruire les satellites d'observation et de positionnement dont la marine américaine est dépendante. Les Etats-Unis ont-ils voulu, à leur tour, adresser un avertissement à Pékin ?


"MONTER LES ENCHÈRES"

Les explications américaines selon lesquelles ce satellite espion présente un danger pour les vies humaines, puisqu'il risque de ne pas se consumer entièrement en rentrant dans l'atmosphère, apparaissent crédibles. Xavier Pasco, un expert français de la politique spatiale américaine auprès de la Fondation pour la recherche stratégique, souligne que des morceaux de plus d'un mètre ont atterri sur terre lorsque Skylab, la première station spatiale américaine, s'est désintégrée en rentrant dans l'atmosphère, en juillet 1979.




De même, lorsque les débris de la navette Columbia, qui a explosé en vol en février 2003, ont touché terre, un réservoir d'hydrazine, ce carburant très toxique des moteurs des satellites classiques, a atterri intact au Texas. Cet épisode risque de se répéter, insistent les Américains : le satellite du NRO contient un réservoir d'environ 500 kg d'hydrazine, qui n'a pratiquement pas été consommé, puisque le satellite n'était pas manoeuvrable.





Selon James Jeffrey, conseiller adjoint américain pour la sécurité nationale, ce combustible est susceptible de causer des risques mortels sur une surface équivalente à deux terrains de football. Certains experts doutent de ces affirmations, et soulignent que ce tir d'un missile américain est une excellente occasion pour effectuer un test inédit de la défense antimissile. Le ministère russe de la défense a estimé, samedi 16 février, qu'il s'agissait de "préparatifs pour tester une arme antisatellite".



La destruction du satellite sera confiée à l'un des missiles SM3 équipant les croiseurs lance-missiles de la classe Aegis, lesquels constituent un maillon important du système de la défense antimissile dont les Américains veulent implanter un troisième site (outre la Californie et l'Alaska) en Pologne et en République tchèque, au grand dam de Moscou. Plusieurs missiles SM3 (un tir ne sera peut-être pas suffisant) ont été reconfigurés pour atteindre le satellite, situé en orbite basse.

Les Etats-Unis ont déjà effectué un tir antisatellite, en 1985, mais il s'agissait d'un missile tiré par un avion F-15. Pendant la guerre froide, l'ex-URSS et l'Amérique se sont livrées à plusieurs dizaines d'essais d'armes antisatellites, qui furent interrompus en raison des risques engendrés par une multiplication des débris spatiaux. Ce nouveau tir va permettre à la Missile Defense Agency américaine de tester en vraie grandeur le scénario de la destruction d'une arme dans l'espace, par un missile tiré depuis la terre.

Devançant les critiques selon lesquelles les Etats-Unis, après la Chine, prennent le risque de disséminer des débris dans l'espace, Washington a souligné que le satellite visé sera détruit à une altitude bien inférieure (250 kilomètres, au lieu de 950 pour le tir chinois), ce qui permettra de minimiser considérablement le risque des débris orbitaux.

"Inévitablement, relève Xavier Pasco, ce tir américain va faire monter les enchères avec la Chine et relancer le débat sur la défense antimissile. Si c'est un échec, cela incitera le Congrès à remettre en cause les sommes colossales dépensées par la MDA. C'est donc un test à hauts risques, politiques et diplomatiques, pour les Etats-Unis."




Laurent Zecchini
20/02/2008
Source










La version de Futura-sciences.

Ça, c'est de la version technique... explications complexes sur la technologie embarquée que les américains voudraient conserver secrète...
Article vraiment très intéressant.



Au passage, on en apprend des belles sur les satellites américains. Je savais pas que l'armée américaine avait une flotte de satellites comportant le même miroir qu'Hubble, mais tourné vers la Terre. Quand on pense que la Nasa pleure pour réparer Hubble qui a tant apporté à la science et que l'armée US en a plusieurs, juste pour nous espionner...







article de Futura Sciences




Pourquoi les États-Unis veulent-ils détruire le satellite USA 193 ?






La décision annoncée par les Américains de détruire un satellite militaire avant sa rentrée incontrôlée dans l'atmosphère ne cesse d'étonner. Le danger représenté par l'hydrazine contenu dans ses réservoirs parait plutôt un prétexte et la véritable raison intrigue de plus en plus...






Le satellite USA 193 (Norad 29651) a été lancé le 14 décembre 2006 à 21 h 00 TU depuis la base de Vandenberg (Californie) par une fusée Delta 7920, rejoignant une orbite de 354 x 376 kilomètres inclinée à 58,50 degrés décrite en 91,83 minutes. Mais quelques semaines après sa mise à poste, les militaires annonçaient que toute liaison était pratiquement perdue avec le satellite, et la mission considérée comme un échec. Son objectif n'a jamais été rendu public.



Depuis, l'orbite n'a cessé de décroître. Le 22 janvier 2008, elle était de 275 x 279 kilomètres, sa circularisation étant caractéristique d'un objet de faible masse livré à lui-même, sans aucun contrôle. La perte d'altitude était alors de 1 kilomètre par jour et la rentrée dans l'atmosphère prévue pour début mars.

Il y a quelques jours, à la surprise générale, l'armée américaine annonçait son intention de détruire le satellite par un tir de missile dès qu'il aurait atteint l'altitude de 200 kilomètres, prétextant le danger représenté par l'hydrazine (500 kg selon certaines sources, une tonne selon d'autres) contenu dans ses réservoirs et le risque d'intoxication représenté pour les populations.



Un risque imaginaire ?



Cette explication apparaît comme un simple prétexte. La présence d'hydrazine est fréquente à bord des satellites. Utilisé en présence d'un catalyseur (carbures et nitrures de molybdène et de tungstène), ce composé azoté fait fonctionner les micropropulseurs servant au contrôle d'assiette et ajustements d'orbite. Plusieurs de ces satellites sont retombés sans provoquer le moindre émoi de la part des autorités ou dans le public. De plus, si l'hydrazine est relativement toxique et même mortelle à forte dose, elle se décompose à quelques centaines de degrés et se transforme en un gaz inoffensif.





Il convient aussi de préciser que l'hydrazine est contenu sous haute pression dans des réservoirs en titane ou acier inoxydable dont la faible épaisseur des parois (de 0,1 à 0,5 mm) ne résiste pas à une rentrée atmosphérique. Quant au satellite lui-même, sa structure habituellement en matériaux composites ou en sandwich d'aluminium se disloque très vite et seuls quelques éléments métalliques légers risquent d'arriver jusqu'au sol.




On peut donc se demander quelle est la véritable motivation des Américains, ceux-ci ayant annoncé, sur l'initiative du président Georges W. Bush, vouloir utiliser pour cette destruction un système de missile sol-air de la marine. On peut bien entendu évoquer une démonstration de force, plusieurs bâtiments équipés du système d'interception Aegis (missiles SM-3) ayant été déployés à d'autres fins du côté d'Israël, de la Corée et du Japon, notamment. On peut aussi se tourner vers le satellite lui-même pour chercher une explication.




 [x]
Lacrosse 5. Crédit : US Air Force




Un satellite très, très particulier

Les militaires américains ont observé un mutisme absolu sur cet appareil, présenté comme un satellite technologique. Son mode de lancement depuis Vandenberg et son appartenance à l'US Air Force ne permettent aucun doute sur sa fonction de satellite-espion. Mais de quelle nature ?

Trois familles sont essentiellement utilisées : les NOSS (surveillance maritime), KeyHole (surveillance optique) et Lacrosse (surveillance radar). Les caractéristiques orbitales des NOSS (1055 x 1165 km à 63° d'inclinaison) ainsi que leur masse habituelle (700 kg) permettent d'éliminer cette hypothèse. Les Keyhole (9 satellites de 1976 à 1988) ne sont autres que la version militaire du télescope spatial Hubble mais tournés vers la Terre... Comme leur avatar civil, ils étaient équipés d'un miroir primaire de 2,4 mètres de diamètre, et leur masse atteignait les 12 tonnes. Les Improved Crystal, qui leur ont succédé à partir de 1992 (5 lancement jusqu'en 2005) en sont la version améliorée. Leur miroir pourrait atteindre 4 mètres dans la dernière version, et leur masse 30 tonnes. Mais cela exclut USA 193, qui ne dépasse pas 4 tonnes...





Reste les Lacrosse. Cinq exemplaires de ces satellites de surveillance radar ont été lancés de 1988 à 2005 (Lacrosse 5), sur des orbites s'apparentant à celle de USA 193 et d'une inclinaison similaire (pouvant légèrement varier en fonction de la mission). Il s'agit bien de la plus récente catégorie des satellites-espions américains, et on sait qu'un Lacrosse 6 est en préparation. Mais leur masse (16 tonnes) est aussi incompatible avec USA 193.


Le cas Lacrosse 5


Lacrosse 5 a été lancé le 30 avril 2005 depuis le centre spatial Kennedy par une fusée Titan IV-B et placé sur une orbite de 718 x 712 km inclinée à 57°. D'emblée, les observateurs (dont de nombreux amateurs formant des réseaux très assidus) ont remarqué que sa couleur était beaucoup plus blanche que le rouge-orangé des précédents (provoqué par la mince couche d'or de leur revêtement anti-calorique). Mais surtout, le satellite possédait le don de disparaître complètement en quelques secondes, sans modifier son orientation et alors qu'il était toujours éclairé par le Soleil.





 [x]
Courbe de visibilité de Lacrosse 5 : un cas de disparition.
En rouge : courbe de visibilité théorique.
En bleu : courbe observée.
Crédit : Astronomy from Manchester






Bien entendu, cette étrange faculté a donné lieu à toutes les spéculations. Les Américains auraient-ils expérimenté un système permettant de moduler à volonté, voire d'interrompre, la lumière réfléchie par le satellite, voire les ondes radar ? La question reste posée et les mêmes réseaux d'observation attendent Lacrosse 6 avec impatience...








Cependant, le programme Lacrosse 6 a pris beaucoup de retard. En cause, le transfert de la maîtrise d'oeuvre de la construction du satellite depuis Boeing (Lacrosse 1 à 5) vers Lockheed Martin, et plus précisément L.M. Denver, où a été mise au point la nouvelle génération de senseur radar devant équiper Lacrosse 6, tandis que L.M. Sunnyvale s'est spécialisée dans la conception des satellites de reconnaissance. Or, on sait que USA 193 a précisément été mis au point chez Lockheed Martin Denver...

Le coût total du futur Lacrosse 6 étant estimé supérieur à celui de son prédécesseur (1,462 milliard de dollars), il serait logique de penser que la nouvelle technologie fasse l'objet d'un test en environnement spatial avant d'être incorporé à un satellite opérationnel. Si cette hypothèse est exacte, USA 193 apparaît comme le meilleur candidat.




Ce fait justifie-t-il les moyens mis en oeuvre par l'armée américaine pour éviter que leur bijou technologique ne tombe entre des mains inamicales ? On pourrait le penser raisonnablement, car si USA 193, à l'instar de Lacrosse 5, a été équipé d'un dispositif d'invisibilité, la totalité de sa structure doit en être recouverte tout comme l'est celle des avions militaires "stealth" (F-117 notamment). On conçoit dès lors que n'importe quel fragment de la coque soit susceptible de permettre de percer un des secrets militaires les plus précieux, et justifie l'opération.

Mais bien entendu, tout ceci n'est qu'une hypothèse...

Par Jean Etienne, Futura-Sciences
17/02/2008
Source











Pour finir, et parce que c'est lié au sujet, voici un article de Libération traitant de GRAVES, c'est un système combinant un super calculateur et un radar qui a pour but d'espionner tout ce qui passe dans l'espace... instructif...



article de Libération





L'espion des satellites








Avec le système Graves, qui combine radar et supercalculateur, la France devient le troisième pays, après la Russie et les Etats-Unis, capable de surveiller tout type d'objet en orbite, débris ou satellites.



Sur un vaste écran, de plusieurs mètres de large, une France, simple silhouette sur fond noir, couverte de petits traits de couleurs pour autant d'avions pistés par les radars. A côté, une liste de lieux joignables en décrochant un téléphone : Elysée, Matignon, ministère de la Défense... Jusqu'à présent, rien d'anormal puisqu'on se trouve sur le site du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), installé à deux pas du métro Balard, à Paris. Puis survient un changement de perspective ébouriffant. A la demande du général Desclaux, commandant en second de la défense aérienne, un globe terrestre apparaît au milieu de l'écran. Un drôle de globe. On y distingue les contours des pays, mais aussi et surtout des rectangles et des ronds, bleus ou verts, qui y dansent un ballet fait de trajectoires rectilignes.





Club très fermé.


Les zones qu'ils délimitent, parfois étendues sur des centaines de kilomètres, sont celles où peuvent voir, transmettre ou écouter les satellites, représentés par des sigles et des numéros. A ce moment, USA-116 passe au-dessus de l'Afghanistan ; Hélios, un satellite-espion français, au-dessus de la Nouvelle-Calédonie, «en temps réel», précise Desclaux. Puis, il commande à l'opérateur d'accélérer le tempo de la simulation et de zoomer sur l'Afghanistan, afin de révéler la situation satellitaire telle qu'elle sera quelques jours plus tard. Le pays se colore, passe du vert au rouge pour indiquer le moment où la précision du GPS, le système satellitaire américain de géolocalisation utilisé par les militaires, se dégrade sur les montagnes afghanes.




Cette présentation spectaculaire signifie que la France est entrée dans un club très fermé, jusqu'ici réservé aux Etats-Unis et à la Russie, des Etats capables de surveiller l'espace. Depuis 2005, avec un radar, un récepteur, un calculateur et une bonne dose de maths, la France sait tout. Plus aucun satellite ou gros débris spatial passant au-dessus de l'Hexagone entre 400 et 1 000 kilomètres n'échappe au système Graves, (grand réseau adapté à la veille spatiale).











Son premier résultat : un catalogue «d'environ 2 000 objets, pour l'essentiel des débris et un tiers de satellites actifs», explique le général Patrick de Rousiers, commandant du CDAOA. Il a déjà permis de faire remarquer aux «amis» américains que passent au-dessus de la France quelques satellites-espions de leur cru, pourtant incon0nus de leur propre catalogue public. Qu'on n'allait pas le crier sur les toits, mais qu'il serait, en contrepartie, amical de demander l'avis de Paris avant d'exposer la trajectoire des satellites militaires français sur son catalogue. Graves, indique cette anecdote révélatrice, offre un début d'autonomie à la France et à l'Europe, qui dépendaient des Etats-Unis pour ce genre d'informations.


D'où vient-il ? D'une idée d'ingénieurs confrontés à une question délicate : comment surveiller l'espace sans que cela coûte bonbon ? Si Russes et Américains surveillent l'espace circumterrestre, c'est un héritage de la guerre froide, de la hantise des missiles arrivant à toute berzingue. D'où des batteries de radars et de télescopes implantés jusque dans les solitudes glacées du Groenland (à Thulé) pour surveiller leur arrivée. Monstrueux et cher. Mais c'est avec ça que le Norad - le North American Aerospace Defense Command - détecte et calcule les trajectoires d'objets jusqu'à l'orbite géostationnaire, à 36 000 km (à 400 km, on peut suivre un objet de 10 cm). Pour l'instant, soulignent les esprits forts, aucune soucoupe volante sur les écrans.






Pouvait-on faire quelque chose qui ne soit pas ridicule, mais avec beaucoup moins d'argent ? «Oui», répond Thierry Michal, ingénieur à l'Onera, l'Office national d'études et de recherches aéronautiques. «Dès 1991, raconte le père de Graves, l'Onera participe aux travaux d'orbitographie de précision. Mais on ne va pas très loin si l'on ne peut suivre les caractéristiques des satellites. Perdez-en un durant quelques jours, et après vous n'êtes plus capable de l'identifier à coup sûr.»





Radar virtuel

Une petite équipe d'ingénieurs relève le défi et remplace l'argent par l'astuce. L'idée ? Un seul radar, fixe, un seul récepteur, mais un gros calculateur. Le radar, installé près de Dijon sur une ancienne base aérienne, pulse au-dessus de lui. Le récepteur, sur le site d'un ancien silo de missiles nucléaires du plateau d'Albion (Vaucluse), capte les échos. L'astuce ? On mouline les échos reçus pour construire un radar virtuel qui, lui, pulserait dans 1 000 directions différentes. Le moyen ? Un ordinateur de 60 gigaflops (milliards d'opérations par seconde) en temps réel, ce qui, à la fin des années 90, constituait un supercalculateur respectable. Le tout pour «30 millions d'euros», annonce Michal, tout fier de la sobriété de l'exercice.




La démonstration ayant convaincu, l'armée finance la mise en place de l'outil. Le catalogue de Graves s'est révélé bien utile. Pour savoir où sont et seront les satellites, les siens comme les autres. Déterminer le moment où une opération lointaine sera la mieux couverte par les satcoms. Parmi les utilisateurs civils, opérateurs de satellites et agences spatiales sont friands de données sur tous les corps spatiaux : les actifs - satellites sous contrôle -, mais aussi les milliers de débris - satellites morts, perdus, morceaux de fusées, débris.




Débris.

Malgré les engagements des agences spatiales, constructeurs et opérateurs de satellites, le nombre de débris en orbite croît : 10 000 de plus de 10 cm entre 400 et 1 000 km. Le pire se situe vers 800 km, orbite prisée pour l'observation de la Terre, où la durée de vie d'un débris avoisine le siècle. Le Cnes réalise une dizaine de manoeuvres d'évitement par an pour les satellites qu'il contrôle. Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), évoque le risque pris «lorsqu'un débris russe a frôlé Envisat, notre principal satellite de surveillance de l'environnement».

Graves fonctionne. l'Europe doit-elle aller plus loin ? se doter d'un système de surveillance spatiale ? Se hisser au niveau américain, avec une défense antibalistique, semble hors de propos et de moyens. Un système plus modeste, capable de s'assurer que les traités interdisant la militarisation de l'espace circumterrestre sont respectés et de faire face aux dangers croissants des débris, n'est-il pas dans les cordes de l'Europe ? Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'ESA, va proposer «de procéder par étapes. D'abord la mise en réseau des moyens français, britanniques et allemands, leur coordination par une structure unique. Puis la construction d'un radar dans le sud de l'Europe, en Espagne ou en Italie. Il faut aussi penser à un satellite de surveillance des tempêtes solaires, de manière à en être avertis pour mieux gérer les satellites». Le dossier devrait progresser durant la présidence française de l'Union, au second semestre 2008, si l'on en croit les déclarations de Nicolas Sarkozy en Guyane, le 11 février. Et peut-être déboucher sur des décisions lors de la réunion du conseil ministériel de l'ESA, en novembre.


SYLVESTRE HUET
Source
19/02/2008



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