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Sujet n°30607 créé le 09/01/2011 à 19:17 par Fresh Prince - Vu 9378 fois par 1011 utilisateurs
   
Pages : 12345678
Message n° 2582364, posté à 16:14 le 10/01/2011  
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NaNaeL
Faudrait du coup nettoyer ce topic de tout ce qu'il se rapporte à l'autre. Ça fait un peu foutoir et super HS, non ?

--
Damn it, woman!
What was his motive? A locomotive.
Message n° 2582380, posté à 16:20 le 10/01/2011  
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Fresh Prince
NaNaeL a dit
le 10/01/2011 à 16:14
:

Faudrait du coup nettoyer ce topic de tout ce qu'il se rapporte à l'autre. Ça fait un peu foutoir et super HS, non ?
Yep smile

Message n° 2582684, posté à 18:15 le 10/01/2011  
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linwelin
Nope, c'est pas forcément mal de voir d'où l'idée est venue.
Suffit de laisser ce topic à son usage premier maintenant, mais sans dépublier.

--
I'm not questioning your honor, I'm denying its existence.
Message n° 2678942, posté à 00:34 le 08/03/2011  
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Fresh Prince
Lost Highway
En espérant que beaucoup vont participer.
Quand je l'ai vu, y a trois ans il me semble, j'avais quasiment rien compris, évidemment. Je l'avais résumé comme une simple histoire de schizophrénie dont le personnage principal finissait par mourir sur la chaise électrique représentée par des spasmes et des éclairs sur l'autoroute.
Le revoir fait beaucoup de bien, et j'aurais peut-être dû le faire avant.
Tout devient très clair dés le début. Enfin, il y a sûrement autant d'explications que de spectateurs pour ce film, je ne prétends pas avoir l'explication universelle, mais ce que j'ai compris du film m'a aidé à le voir sans trop de soucis et d'interrogation.
On arrive au début du film sur cette route, donc, avec la belle voix de David Bowie. Pour ceux qui n'ont pas vu le film, c'est un générique comme un autre. Pour les autres, on peut tout de suite penser que Fred est d'ores et déjà sur la chaise électrique, et qu'il se souvient de ce qui l'a mené là.
D'accord, c'est juste l'histoire d'un mec qui se souvient, mais pourquoi autant de mystères et d'énigmes ? Parce que Fred dit lui-même à la police qu'il aime se souvenir des choses comme il veut, et pas forcément comme elles se sont passées.
Comme le prouve le début de cette vidéo. On s'en fout du reste, d'ailleurs. J'ai pas vraiment regardé, je me suis arrêté au début.
Là où Lynch est donc évidemment très fort, c'est que n'importe quel réalisateur aurait commencé son film par cette phrase, et l'aurait terminé par cette phrase aussi. Lynch, lui, dans une envie de faire un film aux antipodes du cinéma hollywoodien, un film "sans queue ni tête qui finit de façon incompréhensible" (comme il le dit lui-même), place cette phrase au milieu d'une conversation presque anodine*, au bout d'une demi-heure de film, soit environ 10 minutes après que le spectateur ait été complètement perdu à cause de la scène de la rencontre avec l'homme mystérieux.
*enfin, anodine, pas tellement, car il faut savoir que Fred et sa femme reçoivent depuis peu des vidéos troublantes où leur maison est filmée. Fred a d'ailleurs la phobie des caméras.
Il arrive, la musique s'arrête, les gens dansent moins, et grâce à des gros plans, des plans rapprochés, et donc un champ/contre-champ habile, Lynch donne l'impression au spectateur que le temps s'est arrêté. Très vite, cet homme mystérieux montre des traits d'omniscience, et relève même du surnaturel (cf son rire). Il n'existe pas, ou du moins que dans la tête de Fred, alors sur la chaise électrique en train de se souvenir, rappelons-le.
Il apprend qu'il est l'ami d'un certain Dick Laurent, Dick Laurent supposé être mort pour notre héros, mais qui ne l'est pourtant pas. Première couille dans la matrice, ou faille temporelle, plutôt. On a affirmé à Fred que Dick Laurent était mort. Et, lorsque l'on voit le film pour la deuxième fois, on voit Dick Laurent au club de Fred. Fred ne se souvient pas bien, ou montre-t-il les traits de son fantasme : tuer Dick Laurent, amant de sa femme.
Très vite après cette rencontre avec la police, Fred retrouve sa femme morte, dans ses bras. On ne voit pas comment elle meurt, on voit juste qu'il la tient, et on voit cela dans une vidéo. Habile de la part du réalisateur de montrer le meurtre d'un homme allergique aux caméras dans une vidéo.
On retrouve Fred en prison. Il est convaincu de son innocence et commence à avoir des visions troublantes. Il se plaint de maux de têtes. On peut donc se demander si se remémorer le meurtre de sa femme le fait souffrir au point qu'il a des migraines. Car, au final, c'est quasiment l'une des seuls choses qu'il est obligé de se souvenir normalement, c'est bel et bien arrivé, il ne peut modifier ça.
Il se transforme alors en Pete. D'un coup. Comme si, se transformer dans sa cellule était la plus normale des choses. Et le film prend donc une toute autre dimension, et on devient spectateur d'une toute autre histoire, presque. On retrouve l'homme avec qui la femme de Fred, Renée, était partie. Et, étrangement, il est encore avec Renée. Sauf que Renée est supposée être morte, et être brune, pas une blonde vivante. Fred s'imagine une vie avec cette Renée, ici appelée Alice, femme de Dick Laurent - surnommé M. Eddy pour plus de suspense - star du porno, et véritable femme fatale, tant elle est mortelle et victime à la fois.
A partir de ce moment, un parallèle va être fait entre Pete et Fred. Fred est musicien, Dick dit de Pete qu'il a les meilleures oreilles de la ville. Pourtant, Pete est allergique à la musique de Fred qu'il entend à la radio, et on retrouve là les migraines du personnage joué par Bill Pullman. C'est avec Pete que Renée/Alice cocufie son mari, or, Fred était cocufié par Renée/Alice. Aurait-il préféré cocufier qu'être cocufié ?
Mais, surtout, Pete a quasiment mot pour mot la même conversation avec l'homme mystérieux. Cette fois-ci, l'homme va un peu plus loin, et tente de renvoyer Pete vers sa vraie identité : Fred. "Au moyen-orient, on envoie un prisonnier qui doit être exécuté extrêmement loin, et on le fait attendre qu'un homme vienne lui mettre une balle derrière la tête." Fred s'est-il envoyé loin en attendant la sentence finale ? A-t-il tenté de fuir par la pensée ? Malheureusement, dans le corps de Pete, il ne se reconnait pas, et il a beau se regarder dans le miroir, toucher son visage, il ne se reconnait pas.
Et en plus de ça, et il est amnésique. Il a oublié avoir été avec un homme le jour de sa disparition (jour coïncident avec le jour où Fred est devenu Pete). Quel est cet homme ? Sûrement l'homme mystérieux.
Quand même, Pete cède à la tentation de l'amour et de sa femme fatale et tue les hommes qui lui font du mal. Il commence par Andy, le petit amateur de porno fan d'Alice/Renée. Et, pour fêter ça, le jeune couple va faire l'amour près d'un endroit qu'avait halluciné Fred dans sa cellule.
Bravo si vous êtes arrivés jusque là sans décrocher, ça devient assez compliqué, là.
Renée/Alice, dans un dernier sursaut de cruauté, et comme un dernier soupir, également, crie à Pete : "tu ne m'auras jamais !". Sur ce, elle disparait. Pete, comme choqué, revient à la raison, et redevient Fred. Cette phrase rappelle au héros principal que quoi qu'il fasse, il n'aura pas sa femme, et quoi qu'il aurait fait, il ne l'aurait pas eue. Il rencontre alors une fois de plus l'homme mystérieux qui lui avoue qu'Alice n'a jamais existé, et qu'elle a menti si elle a dit s'appeler Alice. Il l'oblige à avouer qu'il est Fred, et pas Pete, et le filme. On comprend alors la raison de la phobie du héros : il ne veut pas voir qui il est, vraiment. Ce n'est pas seulement parce qu'il aime se souvenir des choses comme il veut, c'est parce qu'il ne veut pas voir qui il est.
Il faut évidemment prouver qu'il n'y a que Renée par l'image : on voit les flics, qui sont le deuxième narrateur du film, le deuxième point de vue - j'y reviendrai plus tard - qui voient une photo où apparaissaient Alice et Renée en même temps. Cette fois-ci, il n'y a que Renée.
Alors, Fred s'empresse d'aller tuer Dick Laurent, aidé de son ami l'homme mystérieux, qui montre à sa victime des images de pur voyeurisme (Dick, Andy, Renée, et bien d'autres regardent un porno violent dans lequel Renée est l'actrice principale) avant de le tuer.
Fred, donc, comme pour former une boucle continue va dire à l'interphone que Dick Laurent est mort (comme on l'entend au début du film) avant de prendre la fuite. Mais la réalité le rattrape. Il ne peut plus fuir sur l'autoroute de sa pensée, la chaise électrique le rattrape. Et, alors, on comprend que le "héros" s'est fait électrocuter tout le long du film, mais que c'est la décharge finale qui a eu raison de lui : l'électrocution est représentée par des éclairs, éclairs que l'on voit du début à la fin.
Lost Highway n'est donc qu'un parcours intrinsèque dans lequel le temps et les évènements sont déformés. Fred ne voit pas les choses comme elles arrivent vraiment. Il est comme un jeune enfant perdu qui ne veut pas avouer qu'il a une vision déformée des choses.
Alors, en admettant que l'on soit du point de vue de Fred pendant au moins toute la première partie, il y a quelques erreurs de focalisation. Lynch passe parfois de l'interne (Fred) à l'externe (en montrant notamment des choses que Fred n'aurait pu voir, par exemple Renée ramassant le courrier). Mais, honnêtement, on va pas chipoter pour si peu ? On va dire que Fred s'imagine que la scène s'est passée ainsi, et voilà.
Par contre, dans la deuxième partie du film, à partir du moment où Fred se fait arrêter, Lynch passe du point de vue interne à Fred à celui des policiers, et là, il n'y a évidemment aucun souci, car le point de vue de ces derniers permet de mieux comprendre le film.
Tout de même, au milieu de tous ces mystères, Lynch nous donne sa réflexion sur le voyeurisme, qui conduit, ici, toujours à la mort : Dick Laurent, magnat du porno et évidemment spectateur se fait assassiner après avoir assisté à une mise en abyme sur son propre voyeurisme : il s'observe comme étant un voyeur. Andy, pareil. Pete devient fou et est frappé par de grosses migraines lorsqu'il regarde ce porno, et d'ailleurs, quand il rentre dans une pièce où une femme couche sauvagement avec, on présume, un homme, il est à la limite de devenir fou.
Et Fred, évidemment, qui a horreur des caméras et cassettes mais qui pourtant tue sa femme après l'avoir observée dans une cassette prouvant le cocufiage.
Au milieu de tout ça, l'homme mystérieux, donc. Omniscient. Partout et nulle part à la fois. Mais rappelant toujours à Fred ce qu'il a fait, ses actes, et ce qu'il attend. L'homme mystérieux est-il la mort, le diable, ou simplement la conscience de Fred ? Dans tous les cas, Fred l'imagine comme étant la cause de toute cette histoire : c'est cet homme qui aurait filmé (alors qu'on devine que c'est Fred) Renée coucher avec Dick.
Ainsi, on finit comme on a commencé, avec cette route troublante qui semble sans fin et qui est parfaitement séparée en deux, comme le film est séparé en deux, comme Fred est séparé entre lui-même et Pete, comme Renée, un coup brune, un coup blonde comme étant Alice, comme Dick Laurent, un coup cocufieur, un coup cocufié, un coup Dick, un coup M. Eddy.
Fred vit, et voit, un monde manichéen où tout est séparé en deux, à commencer par lui-même.

Message n° 2678944, posté à 00:35 le 08/03/2011  
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Fresh Prince
J'espère que ce n'est pas la longueur de ce texte qui a quand même mis 1h à être rédigé qui va vous arrêter. Je voudrais vraiment parler de ce film avec d'autres gens.
J'ai sans doute oublié quelques détails, c'est largement possible, mais on peut toujours en parler.

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