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Sujet n°24673 créé le 31/01/2010 à 18:00 par Strex - Vu 117831 fois par 4236 utilisateurs
   
Tags : directsport
Pages : 12... 23... 46... 6869707172... 82... 94... 104105
Message n° 3368035, posté à 14:03 le 27/08/2012  
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shibbyshibby
Atra a dit
le 25/08/2012 à 10:40
:

Dopage prouvé au tour 2010, donc logique, pas dopé au 2011...
Suspension rétroactive. Normal, quoi.

Message n° 3368049, posté à 14:25 le 27/08/2012  
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Atra
shibbyshibby a dit
le 27/08/2012 à 14:03
:

Suspension rétroactive. Normal, quoi.
Non, ça pas. Il aurait du être déclassé et suspendu directement. La honte c'est le délai qu'il y a eu, mais il était quand même dopé, ça aurait été pire de ne rien faire.

--
"Think with your balls" - Don Danbury
Message n° 3368068, posté à 14:53 le 27/08/2012  
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shibbyshibby
Atra a dit
le 27/08/2012 à 14:25
:

Non, ça pas. Il aurait du être déclassé et suspendu directement. La honte c'est le délai qu'il y a eu, mais il était quand même dopé, ça aurait été pire de ne rien faire.
Ben non, il a contesté les résultats, le jugement et fait tous les appels qui lui étaient permis. On a le droit de se défendre.

Message n° 3368069, posté à 14:56 le 27/08/2012  
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Atra
shibbyshibby a dit
le 27/08/2012 à 14:53
:

Ben non, il a contesté les résultats, le jugement et fait tous les appels qui lui étaient permis. On a le droit de se défendre.
Ça a traîné de façon anormale, faut pas déconner. Alors, je vois pas où est le problème qu'il soit suspendu rétroactivement. Ou bien tu étais pas sarcastique.

--
"Think with your balls" - Don Danbury
Message n° 3368071, posté à 14:59 le 27/08/2012  
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shibbyshibby
Atra a dit
le 27/08/2012 à 14:56
:

Ça a traîné de façon anormale, faut pas déconner.
Non, pas vraiment.
Atra a dit
le 27/08/2012 à 14:56
:

Alors, je vois pas où est le problème qu'il soit suspendu rétroactivement. Ou bien tu étais pas sarcastique.
shibbyshibby a dit
le 27/08/2012 à 14:03
:

Suspension rétroactive. Normal, quoi.
Où c'est que je ne suis pas clair...

*édité à 14:59 le 27/08/2012
Message n° 3368072, posté à 15:00 le 27/08/2012  
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Atra
Ok, j'avais mal compris. Je pensais que tu étais ironique avec ton "Normal, quoi."
Donc en pense pareil, en fait.

--
"Think with your balls" - Don Danbury
Message n° 3412092, posté à 22:45 le 30/09/2012  
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shibbyshibby
Un truc de fou cette dernière journée de Ryder Cup.

Message n° 3412591, posté à 00:29 le 01/10/2012  
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shibbyshibby
Dans la légende sing sing sing sing sing !!!

Message n° 3412646, posté à 01:10 le 01/10/2012  
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Kurupt
Je suis pas un pro Golf mais j'avoue c'est juste énorme comme performance.

Message n° 3412650, posté à 01:20 le 01/10/2012  
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Collioure
Yep, énorme, quelle journée.

--
Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi,
le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.
(SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse)
Vlan !
Message n° 3420793, posté à 13:32 le 06/10/2012  
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bonakor
Le site est mega fiable.

--
«Que deviennent les rêves qui se brisent ?
— Les rêves ne se brisent pas.
— Que deviennent les rêves qui se brisent ?
— Le terreau des rêves à venir.
Message n° 3420812, posté à 13:44 le 06/10/2012  
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kelidric
De toute façon, on pourra pas plus se faire chier que cette année.

Message n° 3420830, posté à 14:02 le 06/10/2012  
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bonakor
Ouais, c'est clair. Et si en plus, on a un parcours sympa

--
«Que deviennent les rêves qui se brisent ?
— Les rêves ne se brisent pas.
— Que deviennent les rêves qui se brisent ?
— Le terreau des rêves à venir.
Message n° 3420924, posté à 15:16 le 06/10/2012  
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shibbyshibby
Sinon, Canal n'arrête pas de se vanter avec sa retransmission exceptionnelle du Rallye de France alors qu'ils sont pas fichus de faire mieux que ce qu'a pu proposer Eurosport il n'y a pas si longtemps.

Message n° 3428605, posté à 09:55 le 11/10/2012  
+2.52
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Collioure
Pour ceux que ça intéresse, et vu la montagne d'articles tombés sur l'Equipe cette nuit suite au rapport de l'USADA, je vous ai remonté dans l'ordre qui me paraissait pertinent l'intégrale du dossier Armstrong.
On a beau s'en être douté depuis toujours, c'est édifiant.
Comment Armstrong est tombé
Comment Armstrong est tombé
L'Agence américaine antidopage (USADA) a rendu public son rapport sur la procédure qu'elle a engagée à l'encontre de Lance Armstrong. Une procédure qui a abouti, le 24 août dernier, à sa décision de bannir l'Américain à vie de toute compétition en cyclisme et triathlon, tout en demandant que tous ses titres sportifs acquis depuis le 1er août 1998 lui soient retirés.
 [x]
Le rapport de l'USADA a été transmis à l'Union cycliste internationale (UCI), à l'Agence mondiale antidopage (AMA) et à la Fédération internationale de triathlon (WTC), juridictions à même d'appliquer les sanctions requises par l'USADA. L'argumentation présentée par l'institution dirigée par Travis Tygart «démontre que Lance Armstrong s'est dopé pendant la majeure partie de sa carrière professionnelle. Parmi les preuves présentées dans cette affaire figurent des déclarations sous serment de plus de deux douzaines de témoins, dont quinze coureurs professionnels et une douzaine de membres des équipes de Lance Armstrong, parmi lesquels onze anciens coéquipiers et son ancienne masseuse. Neuf des coureurs professionnels entendus étaient, comme M. Armstrong, des clients du Docteur Michele Ferrari et avaient une connaissance pointue de ses pratiques en matière de dopage.»
Des preuves de paiements au Dr Ferrari, alors qu'Armstrong a toujours nié entretenir des relations professionnelles avec ce dernierLes preuves présentées dans le rapport de l'USADA incluent par ailleurs des relevés bancaires et comptables émis par une société suisse contrôlée par le Dr Ferrari et qui démontrent des paiements de plus d'un million de dollars. Sont également fournis des courriers électroniques échangés par Michele Ferrari, son fils et Lance Armstrong durant une époque pendant laquelle le coureur américain a toujours nié entretenir des relations professionnelles avec le médecin italien. Enfin, l'USADA dispose de nombreuses autres données dont des résultats d'analyses médicales et des analyses d'experts sur les résultats des tests sanguins de Lance Armstrong.
Des preuves supplémentaires n'ont pu être communiquées
Le rapport insiste ensuite sur le fait que Lance Armstrong n'a pas souhaité contester les charges rassemblées par l'USADA et que, de facto, un certain nombre de preuves supplémentaires ne sont pas présentées. Si l'Américain avait accepté d'être entendu par les enquêteurs de l'USADA, d'autres éléments lui auraient été communiqués, notamment issus de l'enquête fédérale dont il avait fait l'objet. L'agence américaine insiste sur le fait que le refus d'Armstrong de participer à une audience a empêché les dépositions de nombreux autres témoins d'être entendues. Le document officiel de l'USADA précise explicitement que, malgré sa demande, elle n'a à ce jour reçu aucune copie des documents issus de l'investigation criminelle dont Armstrong fut l'objet et qui a été interrompue en février 2012 par décision du procureur Andre Birotte. Ce qui permet à l'agence américaine de certifier qu'aucune de ses preuves ne provient de l'enquête fédérale.
Les preuves les plus évidentes proviennent des anciens coéquipiers et des anciens employés des équipes US Postal et Discovery Channel, pour lesquels Armstrong a couru entre 1998 et 2005. Ces témoins ont «décidé que le moment était venu d'agir pour nettoyer leur sport et de tourner la page en fournissant à l'USADA les informations qu'ils détenaient».
Grâce à ces témoignages de coureurs désireux de briser le Code du Silence - "l'Omerta" - après avoir été approchés par l'USADA à partir de mai 2012, l'agence a conclu qu'elle disposait de suffisamment d'éléments pour poursuivre Johan Bruyneel, ancien directeur sportif d'US Postal et Discovery Channel, Pedro Celaya, Luis Garcia del Moral et Michele Ferrari, anciens médecins d'US Postal et Discovery Channel, l'entraîneur Jose Marti et Lance Armstrong. L'USADA précise être entrée en contact avec Lance Armstrong, échangeant avec quatre de ses avocats et lui donnant la chance de venir s'expliquer et de coopérer avec l'agence.
Six chefs d'accusations
Le rapport de l'USADA à l'encontre de Lance Armstrong, rendu public mercredi et transmis notamment à l'Union cycliste internationale (UCI), précise que la sanction dont l'Américain fait l'objet (retrait de ses titres depuis le 1er août 1998 et suspension à vie) repose sur six chefs d'accusations :
- Usage et/ou tentative d'usage de substances interdites et/ou de méthodes dopantes incluant l'utilisation d'EPO, le recours à des transfusions sanguines, à la testostérone, aux corticoïdes et à des produits masquants.
- Possession de substances interdites et d'équipements permettant l'usage d'EPO et/ou la pratique de transfusions (seringues, poches de sang, containers de stockage, appareils de mesures de paramètres sanguins).
- Trafic d'EPO, de testostérone et/ou de corticoïdes.
- Administration et/ou tentative d'administration à des tiers de produits tels que l'EPO, la cortisone ou la testostérone.
- Complicité, encouragement, dissimulation de pratiques en violation des règles anti-dopage ou de tentatives de violation des règles.
- Circonstances aggravantes (incluant l'élaboration d'un schéma sophistiqué de dopage organisé, l'encouragement de tiers à se doper et à couvrir les violations aux règlements) qui justifient une période de suspension plus longue que les sanctions standards.
Le réquisitoire de Tygart
Les regrets de Travis Tygart, le directeur de l'USADA, n'y sont pas voilés et les arguments ressemblent à un réquisitoire.
«Si Lance Armstrong n'avait pas refusé une audience au cours de laquelle il aurait été confronté aux preuves mises à jour par l'enquête, les témoins auraient parlé sous serment avec un devoir légal de dire la vérité sous peine de conséquences judiciaires, rappelle le rapport de l'USADA. Un témoin après l'autre serait venu à la barre et un témoin après l'autre aurait confirmé ce qui suit :
Que Lance Armstrong a utilisé l'interdite EPO. Que Lance Armstrong a utilisé la testostérone interdite. Que Lance Armstrong a fourni de l'EPO à ses coéquipiers. Que Lance Armstrong a administré de la testostérone à un coéquipier. Que Lance Armstrong a encouragé un programme dopant au sein de son équipe en menaçant un cycliste de licenciement s'il ne se dopait pas en respectant le plan établi par le Dr Ferrari. Que le programme de dopage de Lance Armstrong était établi par le Dr Ferrari. Que Lance Armstrong a poussé ses coéquipiers à faire appel au Dr Ferrari. Que Lance Armstrong a utilisé les transfusions pour tricher. Que le sang de Lance Armstrong était prélevé et stocké tout au long de l'année et qu'il recevait ainsi des transfusions interdites la nuit dans la chambre d'hôtel du médecin de l'équipe durant le Tour de France. Que Lance Armstrong s'est entouré de trafiquants et de médecins dopeurs afin d'atteindre son objectif de remporter le Tour année après année. Que Lance Armstrong et ses acolytes se sont engagés dans un processus à long terme et massif d'usage de substances illicites, ont couvert leurs traces, ont intimidé des témoins, terni des réputations, menti devant des juridictions, menti aux medias et fait tout ce qu'ils pouvaient pour dissimuler la vérité.»
Le rapport poursuit : «Il n'y aura pas d'audience car stratégiquement, Lance Armstrong l'empêche. Il a volontairement renoncé à son droit à être confronté aux témoins à charge. Il a abandonné son droit à témoigner sous serment pour répondre aux témoins de l'USADA. (...) Si cette audience avait eu lieu, l'USADA aurait demandé l'utilisation de preuves scientifiques afin de corroborer les témoignages.»
Les coureurs US Postal
Six US Postal suspendus
 [x]
Levi Leipheimer (Omega Pharma-Quickstep), Christian Vande Velde (Garmin-Sharp), David Zabriskie (Garmin-Sharp), Tom Danielson (Garmin-Sharp), George Hincapie (BMC) et Michael Barry (Sky), tous ayant porté les couleurs de l'équipe US Postal et étant mis en cause par l'USADA dans un rapport accablant visant essentiellement Lance Armstrong, vont être suspendus pour une durée de six mois, avec rétroactivité pour le mois de septembre. Leurs palmarès est également remis en cause.
Leipheimer est suspendu depuis le 1er septembre et disqualifié de juin 1999 au 30 juillet 2006 et du 7 juillet au 29 juillet 2007.
Hincapie est suspendu depuis le 1er septembre et disqualifié du 31 mai 2004 au 31 juillet 2006.
Vande Velde est suspendu depuis le 9 septembre et disqualifié du 4 juin 2004 au 31 avril 2006.
Zabriskie est suspendu depuis le 1er septembre et disqualifié du31 mai 2003 au 31 juillet 2006.
Danielson est suspendu depuis le 1er septembre et disqualifié du 1er mars 2005 au 23 septembre 2006.
Barry est suspendu depuis le 10 septembre et disqualifié du 13 mai 2003 au 31 juillet 2006.
Hincapie admet s'être dopé
Alors que l'USADA vient de transmettre à l'UCI son rapport accablant sur Lance Armstrong et US Postal, George Hincapie, qui fait partie des onze anciens coéquipiers du Texan ayant témoigné reconnaît dans un communiqué s'être dopé. Le New-Yorkais de 39 ans, qui fut au service d'Armstrong lors des sept Tours de France victorieux de ce dernier (de 1999 à 2005), a mis un terme à sa carrière en août dernier. Il admet aujourd'hui avoir utilisé des substances dopantes tout en renonçant à leur recours depuis 2006. «Très tôt dans ma carrière, il m'est apparu évident qu'étant donnée la large utilisation de produits dopants par les meilleurs cyclistes, il était impossible d'être compétitif au meilleur niveau sans y avoir recours également. Je regrette profondément ce choix et je présente mes excuses sincères à ma famille, mes coéquipiers et les fans».
Leipheimer ne se cache plus
L'accablant rapport de l'Agence américaine antidopage (USADA) n'a pas fini de semer le trouble dans le cyclisme mondial, et américain en particulier. C'est maintenant au tour de Levi Leipheimer, également mis en cause par l'USADA, d'y aller de ses révélations. Face aux preuves évidentes, le coureur a reconnu s'être dopé : «Aujourd'hui, je fais face à mes responsabilités et j'accepte les sanctions de l'USADA pour avoir été actif dans le passé trouble du cyclisme. Je suis propre depuis cinq ans dans un sport qui a changé et qui est bien plus propre maintenant. J'espère que le fait que je reconnaisse mes torts aidera ce sport à rester propre. Jusqu'à récemment, dans l'imaginaire collectif, un dopé était un homme seul qui prenait de son propre fait des produits interdits. Ce que les gens ne réalisent pas, ce que je n'avais pas réalisé, c'est qu'il s'agit d'un système bien plus global et très organisé au sein du peloton. Le dopage n'était pas une exception, c'était la norme».
Landis, l'homme clé
Alors que l'USADA avançait dans ses investigations et resserrait ses filets autour de Lance Armstrong, c'est le témoignage de Floyd Landis qui a donné un coup d'accélérateur.
En novembre 2008, l'USADA avait suspendu deux ans pour usage d'EPO un modeste coureur, Kayle Leogrande. Quelques mois plus tard, l'agence eut connaissance d'informations en provenance de «différentes sources» ; elles mettaient en cause plusieurs personnes ayant possiblement aidé Leogrande et d'autres coureurs américains à se procurer des substances interdites.
Sur la base de ces informations, l'USADA entama une enquête sur des réseaux agissant dans le milieu cycliste du sud de la Californie. Cette investigation conduisit l'agence à «comprendre que Floyd Landis pouvait avoir des éléments utiles à [son] action». Avant que l'USADA n'entre en contact avec le vainqueur déchu du Tour de France 2006, elle reçut un témoignage impliquant Landis, mais aussi Lance Armstrong dans des pratiques dopantes au sein de l'US Postal (qu'Armstrong fréquenta de 1998 à 2004). Principal témoin à charge : Paul Scott, un juriste américain spécialisé dans des protocoles anti-dopage, qui a décrit en détail le programme de dopage de l'US Postal et l'implication de Landis, Armstrong, du directeur sportif Johan Bruyneel et du Dr Ferrari. Ayant approché Floyd Landis plusieurs fois, le patron de l'USADA, Travis Tygart, le rencontre en avril 2010 et obtient sa coopération.
A cette période, une enquête fédérale menée par le procureur Andre Birotte est en cours depuis quelques mois et l'USADA précise dans son rapport que, du coup, d'avril 2010 à février 2012, elle n'a entendu qu'une poignée de témoins afin de ne pas interférer avec l'action gouvernementale. Celle-ci étant abandonnée le 3 février 2012, elle a accéléré ses auditions, en programmant un maximum entre le 15 mars et le 12 juin 2012, date à laquelle l'USADA informa Lance Armstrong, le directeur sportif Johan Bruyneel, les médecins Pedro Celaya, Luis Garcia del Moral et Michele Ferrari qu'ils étaient sous le coup d'une enquête «fondée sur des preuves que chacun avait violé les règles anti-dopage (...) depuis 1998».
L'USADA ne manque pas de rappeler que Lance Armstrong a immédiatement brisé la confidentialité de cette information en la révélant aux medias à travers plusieurs prises de position publiques hostiles à l'USADA. Il entama plusieurs procédures devant des juridictions américaines afin d'invalider la procédure conduite par Travis Tygart ou de contester le droit à l'USADA de statuer sur son cas. Aucune n'aboutit favorablement pour Armstrong. Le 23 août 2012, l'Américain publia un communiqué dans lequel il annonçait renoncer à contester les charges relevées par l'USADA. Ce qui, souligne, l'agence américaine, a empêché de nombreuses autres personnes de témoigner sous serment...
L'encadrement sportif et médical
 [x]
Celaya, l'instigateur
De 1997 à 1998 puis de 2004 à 2005, le Dr Pedro Celaya aura été un acteur majeur de la mise en place d'un système de dopage généralisé au sein de l'équipe US Postal.
Le Dr Celaya est arrivé chez US Postal en 1997 pour remplacer le Dr Steffen Prentice. Son arrivée dans l'équipe américaine coïncide avec le début de la mise en place d'un véritable programme de dopage, démontre le rapport USADA remis mercredi à l'UCI et dont certaines pièces ont été rendues publiques. Une des premières actions du médecin à son arrivée a consisté à mesurer le taux hématocrite de chaque coureur de l'équipe.
Au contraire du Dr Del Moral décrit comme quelqu'un d'impatient et bourru, le Dr Celaya était considéré comme un homme gentil et attentionné. La plupart des coureurs avait confiance en lui et pensait qu'il était vraiment préoccupé avant tout par la santé des coureurs et même qu'il éloignait les jeunes des produits interdits au début de leur carrière, pour attendre qu'ils soient un peu plus stabilisés avant de commencer à les soumettre à sa «préparation».
Celaya savait user de sa nature affable pour convaincre des coureurs d'essayer de nouveaux produits. Ainsi, quand il donne à Hamilton de la testostérone pour la première fois, Celaya se veut rassurant : «Ce n'est pas du dopage, c'est pour ta santé». De même, après le Tour du Pays basque 2005, Celaya approche Tom Danielson pour lui proposer une injection de cortisone. «Je peux te donner une injection de cortisone, on dira que c'est pour ton genou». Danielson répond alors qu'il va bien et qu'il n'a pas besoin de produits. En fait, Danielson ne voulait pas utiliser de cortisone sans en connaître les effets secondaires. Celaya lui répondit : «C'est bon pour tes muscles, ça te donnera plus de puissance». Finalement, Danielson eut ses injections de cortisone en intramusculaire.
Une fois qu'un coureur était dans le «programme», Celaya devenait très actif. Le médecin supervisait ou procédait aux injections de tout une pharmacopée, EPO, testostérone, hormone de croissance, cortisone. Il était là également lors des opérations de dopage sanguin.
En 1998, le Dr Celaya explique aux coureurs, comme Jonathan Vaughters, «comment utiliser et s'injecter l'EPO». A cette époque, les injections d'EPO se faisaient en sous-cutané. Début 1998, avant le scandale Festina, l'utilisation de l'EPO dans l'équipe était très répandue. L'EPO était distribué dans des bouteilles. Vaughters se souvient : «Sur les bouteilles, il y avait le nom du coureur et les doses. Par exemple, je pouvais recevoir une bouteille avec inscrit "Jonathan 5x2" ce qui signifiait que la bouteille contenait 5 ampoules d'EPO contenant 2 000 unités chacune.»
Quand l'affaire Festina a éclaté sur le Tour 98 et que les descentes de police étaient redoutées, la nature tranquille de Celaya a disparu et il est devenu très nerveux. Emma O'Reily se souvient : «Celaya était dans tous ses états parce qu'il savait qu'il serait tenu pour responsable si l'équipe était trouvée en possession de produits interdits pendant le Tour de France». L'anxiété du Dr Celaya s'est calmée quand, lors d'une étape au milieu du Tour de France, le staff de l'équipe s'est débarrassé de produits dans la chasse d'eau du bus. Il y en avait pour des dizaines de milliers de dollars.
En dépit de son implication dans le programme EPO de l'US Postal, Celaya fut jugé pas assez «agressif» par Armstrong dans sa capacité à fournir l'EPO. Il fut ainsi remplacé au début de la saison 1999 mais rejoignit l'équipe ONCE, qui avait également mis en place son «programme». Le Dr Celaya a donc poursuivi ses pratiques au sein de la formation espagnole, ainsi que l'a raconté Jorg Jaksche. Celaya est revenu chez US Postal cinq ans plus tard, en 2004. Del Moral avait été écarté par Armstrong, qui avait jugé que ses moins bonnes performances sur le Tour 2003 étaient en partie de sa responsabilité. Celaya, à son retour, a vite repris ses habitudes en fournissant des produits interdits et en participant au programme de dopage sanguin de l'équipe.
Bruyneel, la tour de contrôle
Choisi comme directeur sportif par Lance Armstrong, Johan Bruyneel se tenait informé de tout ce qui touchait aux programmes de dopages. Il prévenait même les coureurs des contrôles à venir.
«Johan Bruyneel était le directeur sportif mais si Lance avait voulu le dégager, ça aurait pris une minute.» Le témoignage de Christian Vande Velde, retranscrit par l'Agence américaine antidopage (USADA) dans son rapport sur Lance Armstrong (*), transmis mercredi à l'Union cycliste internationale (UCI), est explicite : Armstrong décidait de tout, comme il avait décidé en 1999, de remplacer Johnny Weltz - avec qui il s'était accroché - par Johan Bruyneel, alors retraité de la ONCE.
Ne rien laisser au hasard
A l'époque, l'US Postal est loin des sommets et une des premières décisions du manager Bruyneel est de remplacer le docteur Pedro Celaya, qui suivait l'équipe depuis 1997, par le docteur Del Moral. Jonathan Vaughters a relaté à l'USADA une conversation, à la fin de l'année 1998, au cours de laquelle Lance Armstrong regrettait le «conservatisme de Celaya» en matière de dopage. Vaughters, comme George Hincapie, ont indiqué à l'agence antidopage américaine combien ils furent frappés par l'attention que portait leur nouveau manager aux valeurs sanguines : vigilance sur le taux d'hématocrite et connaissance des programmes préparés pour chacun par le docteur Ferrari. «Quand je voulais parler à Johan, il me disait que "Pepe" Marti (l'entraîneur) et le docteur Ferrari l'avaient tenu informé de mon programme de dopage et de mon programme d'entraînement», raconte Tom Danielson. Et Levi Leipheimer confirme que Bruyneel ne supportait pas qu'un coureur se dope sans l'en informer car il estimait que l'absence de supervision du médecin de l'équipe multipliait les risques de contrôle positif.
L'USADA est convaincue de l'implication totale de Bruyneel dans le programme dopant de l'US Postal. Des coureurs comme Zabriskie racontent qu'il les prévenait de l'imminence des contrôles : «Plus d'une fois, Johan nous a avertis que les contrôleurs viendraient le lendemain...» Tyler Hamilton et Floyd Landis se sont souvenus devant les enquêteurs que Bruyneel assistait à des transfusions, d'autres comme Hincapie ou l'assistante d'Armstrong, Emma O'Reilly, se sont rappelés qu'il fournissait lui-même des produits à ses coureurs. Et Tyler Hamilton a expliqué comment en 2000, à la fin du Dauphiné libéré, Bruyneel lui expliqua le principe du dopage sanguin. Comment, aussi, la détection de l'EPO conduisit Bruyneel à militer pour les transfusions sanguines en expliquant qu'elles seraient aussi indétectables que l'EPO l'avait été pendant les années précédentes.
Del Moral, ''speed doctor''
Poursuivi par l'USADA au même titre que Lance Armstrong, le médecin de l'US Postal (1999-2003) Luis Del Moral est décrit par ses anciens «patients» comme un excité de la seringue.
Arrivé dans les bagages de Johan Bruyneel à l'US Postal, Luis Del Moral est, selon les anciens coureurs de l'équipe ayant témoigné devant l'Agence américaine antidopage (USADA), le bras armé de Bruyneel dans l'installation du programme dopant entre 1999 et 2003. «Bourru, agressif et semblant toujours débordé», selon Christian Vande Velde, qui ajoute : «A peine entrait-il dans une pièce que vous vous retrouviez rapidement avec une aiguille dans le bras». Et Jonathan Vaughters se souvient de sa méthode : «Plus agressif que le docteur Celaya dans la façon de fournir les produits, il est venu en Californie, à Solvang, lors de notre camp d'entraînement en 1999, avec un tableau Excel sur lequel il récapitulait pour chacun les périodes propices à l'usage d'hormone de croissance, celles qui convenaient au début de la cure d'EPO».
Frankie Andreu, David Zabriskie et Michael Barry ont reçu des injections d'EPO de sa part. Tyler Hamilton aussi se souvient que Del Moral avait aidé Lance Armstrong et Kevin Livingstone à se procurer de l'EPO pendant le Tour de France 1999. George Hincapie, Floyd Landis et Christian Vande Velde ont relaté avoir reçu des injections de testostérone, entre autres. Et Frankie Andreu, Jonathan Vaughters et Christian Vande Velde racontent que parfois, même lorsqu'ils demandaient, le médecin ne leur précisait pas ce qu'il mettait dans la seringue. Quant à Floyd Landis, il décrit Del Moral comme très impliqué dans les prélèvements sanguins en Belgique, en France, en Espagne, y compris pendant les grands Tours.
Marti, «Pepe» le Facteur
L'entraîneur de l'US Postal, Jose « Pepe » Marti, était surtout le principal fournisseur de l' équipe en produits dopants. Le rapport de l'USADA le met directement en cause.
Si son rôle officiel était entraîneur, Jose Marti était surnommé « le facteur » par les coureurs de l'US Postal. «Plus d'une fois, il m'a ravitaillé chez moi en EPO et je l'ai payé pour ça», raconte George Hincapie dans le rapport rendu public par l'agence anti-dopage américaine (USADA) mercredi. Emma O'Reilly, assistante et masseuse de Lance Armstrong, a confirmé cela aux enquêteurs : «Il a été intronisé entraîneur mais sa responsabilité numéro un consistait à se procurer et à transporter les produits pour l'équipe». Selon O'Reilly, certains produits étaient stockés dans les bus et camions de l'équipe et d'autres étaient livrés directement chez les coureurs.
Betsy Andreu, l'épouse de Frankie Andreu, a raconté un dîner dans un restaurant de Nice auquel participaient Lance et Kristin Armstrong, Betsy Andreu (son mari était à l'étranger sur une course), Kevin Livingston et sa fiancée ainsi que « Pepe » et sa compagne. Le dîner avait été retardé car l'objet de la présence à Nice de « l'entraîneur » consistait à fournir de l'EPO à Armstrong et il semblait plus sûr qu'il passe la frontière, en provenance d'Italie, une fois la nuit tombée... L'épouse de Frankie Andreu se souvient du sac que Jose « Pepe » Marti avait tendu à Armstrong et du sourire satisfait de ce dernier évoquant «de l'or liquide».
Selon les témoignages de Tom Danielson et Christian Vande Velde, les relations entre Marti, Bruyneel et le docteur Ferrari étaient si étroites que l'entraîneur fournissait les produits requis avant même que les coureurs ne les demandent. Tyler Hamilton a par ailleurs confirmé à l'USADA que Marti était présent lors de son premier prélèvement sanguin, en 2000 à Valence, tout comme Armstrong et Ferrari. Quant à Leipheimer, il a expliqué que Marti le fournissait également à titre personnel lorsqu'il courait chez Rabobank en 2003 puis lorsqu'il porta les couleurs de Gerolsteiner en 2006. La seule condition demandée par « l'entraîneur » était que Leipheimer «n'informe pas Bruyneel que Pepe vendait des produits dopants à un coureur d'une équipe rivale.»
Ferrari, le médecin à 1 million de $
Armstrong aurait payé au sulfureux docteur italien plus d'un million de dollars pour financer ses pratiques dopantes.
«L'EPO n'est pas dangereuse. Seule sa consommation excessive peut se révéler dangereuse. Tout comme une consommation excessive de jus d'orange...» Les mots, prononcés en 1994, bien avant le premier sacre de Lance Armstrong au Tour de France 1999, sont de Michele Ferrari (59 ans), l'un des personnages centraux du rapport de l'Agence américaine antidopage (USADA) détaillant les pratiques dopantes organisées du coureur américain. La réputation du sulfureux médecin italien originaire de la province de Ferrare (Emilie Romagne) le précède.
Est-ce pour cela qu'Armstrong cachera la véritable nature de ses rapports avec l'Italien jusqu'au Tour de France 2001 ? Pour l'USADA, c'est en 1995 qu'a débuté la relation entre le coureur et le médecin qui, à l'époque, s'occupe de l'équipe italienne Gewiss. En deux autobiographies, Armstrong ne consacre que deux pages au médecin (dans la seconde, après qu'un article du Sunday Times eut révélé l'existence du lien entre les deux hommes), expliquant qu'il est «un ami» et qu'il le consulte «occasionnellement». Aujourd'hui, le rapport de l'USADA produit les preuves que Lance Armstrong avait un rapport suivi avec le docteur, et lui a versé plus d'un million de dollars sur un compte suisse appartenant à une société appelée «Santé et Performance SA». L'intitulé des ordonnances ? Entraînement et ostéopathie. Le docteur était en fait l'instigateur du «programme» de dopage qui comportait usage d'EPO, de testostérone et transfusions sanguines.
La crédibilité de Ferrari est très tôt remise en cause et ses propos comparant l'EPO à du jus de fruit lui valent d'être écarté de Gewiss. Dénoncé par le coureur italien Filippo Simeoni, Ferrari est attaqué en justice en 2001 pour «fraude sportive et administration de substances dopantes à des cyclistes et d'autres sportifs». En 2004, il est condamné à 1 an de prison avec sursis et 900 euros d'amende. Jugement cassé en 2006 par la Cour suprême italienne, s'estimant incompétente. Le rapport de l'USADA précise que malgré la décision, la cour italienne a observé des «preuves objectives que M. Ferrari a prescrit des produits dopants».
Ces preuves sont aujourd'hui appuyées par les témoignages de six coureurs de l'US Postal et de Discovery Channel détaillant son implication dans l'incitation et la facilitation de pratiques dopantes de 1999 à 2005. Les déclarations de deux autres coureurs, l'Ukrainien Volodymyr Bileka et l'Italien Leonardo Bertagnolli, indiquent que Ferrari a poursuivi ses pratiques jusqu'en 2010. A l'été 2012, avec les poursuites qui touchent Lance Armstrong, il est exclu à vie par l'USADA de tout encadrement d'athlètes. Il n'a pas fait appel de la décision.
Méthodes et dissimulation
Et L.A. a déjoué les tests
Le noyau de la défense de Lance Armstrong a toujours consisté à clamer qu'il a été l'athlète le plus contrôlé au monde et qu'il n'a jamais été testé positif.
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Le rapport de l'USADA, citant le Dr Larry Bowers, médecin en chef de l'agence américaine, contre-attaque d'entrée en expliquant que «cela ne signifie pas, cependant, qu'il ne s'est jamais dopé». L'Agence antidopage américaine remet également en cause le nombre de tests avancé par les conseillers d'Armstrong. En 2005, au moment de la première retraite du Texan, ces derniers parlaient de 300 tests. En 2011, date de la deuxième retraite, d'entre 500 à 600 contrôles. Pourtant, l'USADA affirme avoir testé Armstrong moins de soixante fois, quand l'UCI évoque de son côté un peu plus de deux cents contrôles. «Donc, conclut l'USADA, le nombre réel de contrôles effectués sur M. Armstrong tout au long des années apparaît considérablement moindre que celui revendiqué par Armstrong et ses avocats.»
Tyler Hamilton donne une première clef pour éviter les tests : «Nous nous cachions. À l'époque, les programmes de localisation des agences antidopage n'étaient pas très solides, et l'Union cycliste internationale (UCI) n'avait même pas un programme de tests hors compétition. Si un contrôleur se montrait, tu n'avais même pas un test manqué si tu décidais de ne pas ouvrir la porte. Dans tous les cas, il n'y avait pas de sanction tant que tu n'avais pas manqué trois contrôles. Donc, éviter les tests était juste un moyen supplémentaire pour déjouer le système». Pour la prise d'EPO, la première règle était de l'injecter en intraveineuse, la seconde de la prendre en soirée et la troisième était de «toujours essayer de se cacher et d'éviter d'être contrôlé». On conseillait ainsi aux coureurs de ne pas ouvrir à un contrôleur après qu'ils eurent pris de l'EPO.
Dans son rapport, l'USADA donne plusieurs exemples de la manière dont Armstrong et ses équipiers ont déjoué les tests. Un jour, sur une course, George Hincapie, qui avait remarqué que des contrôleurs étaient à l'hôtel, envoya un message à Armstrong, qui venait de prendre de la testostérone. Le Texan décida alors de quitter la course pour éviter le contrôle. Quand Armstrong ne voulait pas être trouvé, selon Johan Bruyneel, il se réfugiait à l'hôtel Fontanals Golf de Puigcerda, en Espagne, où il était presque certain de ne courir aucun risque. C'est pour cette raison qu'en 2006, Bruyneel recommanda à Tom Danielson d'aller à Puigcerda pour prendre de l'EPO.
L'encadrement de l'équipe était également doué pour prévoir l'arrivée des contrôleurs. Zabriskie : «Johan (Bruyneel) avait toujours l'air de savoir quand les contrôleurs venaient sur les courses. Son avertissement "ils viennent demain'' a été entendu à plus d'une occasion». Vaughters, dans le même registre : «Le staff de l'équipe, notamment Johan et les soigneurs, semblait posséder un système d'avertissement précoce. On avait typiquement l'impression d'être prévenus une heure avant le test. Ce qui laissait plein de temps pour utiliser du sérum physiologique pour diminuer notre niveau d'hématocrite».
L'USADA rappelle également que sur le Tour 2009, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) avait mené des tests conjointement avec l'UCI. Dans son rapport, l'AFLD notait que «l'équipe Astana, dont Lance Armstrong était un membre, a bénéficié d'informations privilégiées et d'avantages en temps pendant des contrôles antidopage.» Par exemple, lors d'un test, les contrôleurs furent retardés d'au moins trente minutes par des officiels de l'UCI au moment de tester l'équipe Astana.
Enfin, l'USADA a également appris que lors du deuxième trimestre 2010, Lance Armstrong fournissait des localisations incomplètes et aux timings erronés. Dans un courrier adressé en mars 2010 à Stefano Ferrari, fils de Michele, le Texan donne ainsi son planning complet, avec quatre déplacements, trois à Aspen (Colorado) et un au Tour de Gila (Nouveau Mexique). En revanche, dans l'e-mail qu'il envoie à l'USADA six jours plus tard, il ne fait état d'aucun de ses voyages mais affirme au contraire qu'il se trouvera tout le temps chez lui, à Austin (Texas).
Le rapport de l'USADA rappelle que «les substances et méthodes interdites le plus souvent utilisées par l'US Postal et la Discovery Channel étaient le dopage sanguin, l'EPO, la testostérone (huile et patchs), hormone de croissance et la cortisone». De 1998 à 2005, aucune méthode ne permettait de détecter le dopage sanguin et l'hormone de croissance. Le seul risque concernant le dopage sanguin était d'aller au-delà de la limite de 50% d'hématocrite. Concernant l'EPO, le rapport note qu'elle «n'était pas détectable jusqu'en 2000 et, même maintenant, la fenêtre de test dans laquelle l'EPO peut être détectée est très étroite, et pour les coureurs de l'US Postal cette fenêtre était encore plus courte car le docteur Ferrari était conscient qu'en l'injectant dans les veines plutôt qu'en sous-cutané, un coureur ne serait positif que pendant quelques heures.»
La testostérone, quand prise en petites doses, est difficile à détecter car elle est par ailleurs produite naturellement par le corps humain. «Donc, note l'USADA, le risque de détection de la testostérone administrée sous la forme utilisée par les coureurs de l'US Postal était très bas.» Enfin, la cortisone ne représentait qu'un risque de test positif si le coureur n'en avait pas besoin médicalement. Les médecins de l'équipe «fournissaient alors simplement une fausse ordonnance médicale pour pouvoir utiliser la cortisone».
Selon le rapport de l'USADA, l'équipe US Postal utilisait des injections de sérum physiologique, une méthode interdite, pour faire tomber leur taux d'hématocrite afin de déjouer les contrôles de l'UCI et le passeport biologique. Un des meilleurs exemples de cette méthode s'est déroulé aux Championnats du monde 1998, «quand un médecin d'Armstrong a littéralement fait passer clandestinement, devant un officiel de l'UCI, un litre de sérum caché sous sa veste et l'a administré à Armstrong pour faire baisser son hématocrite juste avant un contrôle sanguin.» «Aussi longtemps que les coureurs savaient à l'avance qu'ils avaient un contrôle sanguin (et seulement vingt minutes étaient nécessaires) une injection de sérum pouvait éliminer toute conséquence négative d'une transfusion sanguine».
Menaces et dissimulation
Le rapport liste toutes les preuves des efforts de Lance Armstrong pour cacher la vérité sur ses violations des règles antidopage, faire obstruction aux procédures judiciaires et ainsi encourager le dopage.
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1. Les mensonges sous serment, et qui peuvent être l'objet de sanctions de parjure, dans l'affaire SCA en 2004 (la compagnie d'assurance qui soupçonnait L.A. de s'être dopé pour gagner un ou plusieurs Tours). Le Texan avait affirmé entre autres que le docteur Ferrari ne lui a jamais prescrit de produits dopants, qu'il n'a jamais violé les règles de l'Union cycliste internationale (UCI) sur le Tour, que Tyler Hamilton ne s'est jamais dopé quand il était dans son équipe...
2. Les fausses déclarations dans l'enquête judiciaire en France, à propos de l'utilisation de l'Actovegin.
3. Les tentatives pour se procurer de fausses déclarations sous serment. En août 2010, sûrement à cause de l'enquête judiciaire menée aux Etats-Unis conjointement à celle de l'Agence américaine antidopage (USADA), L.A. prend contact avec ses anciens coéquipiers, mais aussi le docteur Ferrari pour leur demander de signer des déclarations sous serment attestant qu'il n'y avait pas de dopage systématique à l'US Postal.
4. Les efforts pour empêcher les témoins de témoigner, notamment George Hincapie en juillet 2010.
Dissimulation et menaces
Ensuite l'USADA liste toutes les tentatives d'intimidation des témoins et les représailles engagées.
- Contre Filippo Simeoni, quand il lui dit : «Tu as fait une erreur de témoigner contre Ferrari... Je peux te détruire.»
- Contre Tyler Hamilton, quand il l'accoste dans un restaurant le 11 juin 2011, à Aspen (Colorado) : «Quand tu vas témoigner, je vais te déchirer. Je vais faire de ta vie un putain d'enfer...»
- Contre Levi Leipheimer, qui a témoigné devant le grand jury. Il dîne un soir à ses côtés et envoie en même temps un texto à son épouse «Cours, ne marche pas.» En 2011 quand Leipheimer évolue chez RadioSchack, Armstrong le menace plusieurs fois : «Je n'oublie jamais, un jour je serai remboursé.» Son contrat ne sera pas renouvelé en fin de saison par Bruyneel parce qu'il a témoigné.
- Contre Frankie et Betsy Andreu qu'il insulte publiquement et qu'il menace par mail.
- Contre le docteur Prentice Steffen, interrogé dans L'Equipe à propos des échantillons positifs à l'EPO sur le Tour 1999. Son équipe, TIAA-Cref, sera sommé de s'en séparer.
- Contre Jonathan Vaughters, dont les employeurs chez Slipstream ont reçu plusieurs coups de fil de L.A. demandant son départ.
- Contre Christophe Bassons en 1999 qui doute de ses performances, quand il le rabroue publiquement et qu'il déclare qu'il devrait quitter le peloton.
- Contre Floyd Landis, qu'il accuse d'être un menteur et qu'il vilipende dans la presse.
1998 - 2009 : Neufs Tours sous influence en détail
1998, Armstrong le retour
L'Américain retrouve la compétition après avoir vaincu son cancer. Pas de Tour de France pour lui mais, déjà, se met en place un système de dopage massif au sein de l'équipe US Postal.
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Cette année-là, selon la masseuse de l'équipe Emma O'Reilly, et les coureurs Frankie Andreu, Tyler Hamilton, George Hincapie et Jonathan Vaughters, l'équipe US Postal est déjà rompue à la consommation massive de produits interdits. L'EPO, la testostérone, l'hormone de croissance, la cortisone font partie du décor au quotidien... Sous l'oeil du staff et sous le contrôle du Dr Celaya, le médecin de l'équipe, à qui il arrive d'administrer lui-même les produits aux coureurs.
C'est sur le Tour de France 1998 qu'éclate le scandale Festina. Alors que Richard Virenque et ses équipiers se débattent pour tenter de nier l'inavouable, la panique gagne l'équipe US Postal et en particulier le d'habitude placide Dr Celaya. Craignant une descente de police à l'occasion du deuxième contre-la-montre, le médecin décide ainsi de se débarrasser «de dizaines de milliers de dollars de produits dopants en les jetant dans la chasse d'eau du bus» de l'équipe américaine. Pendant ce temps-là, Lance Armstrong participe à la Cascade Classic, dans l'Oregon, avec Christian Vande Velde et Jonathan Vaughters, mais il a déjà largement intégré le savoir-faire pour se doper. Celui qui "travaille" alors depuis quatre ans avec le Dr Michele Ferrari a l'habitude de transporter partout une bouteille thermos. Un signe qui ne trompe pas pour Jonathan Vaughters, qui lui-même consomme de l'EPO, alors que George Hincapie et Frankie Andreu sont, eux, dans le secret du boss quant à son usage de ce produit.
Les doutes de Vaughters sont confirmés sur la Vuelta quand Armstrong se montre expert en lecture du taux hématocrite de ses équipiers et s'injecte, sous les yeux de Vaughters, une seringue d'EPO. «Maintenant que tu prends de l'EPO aussi, pas question d'écrire un livre dessus», lance-t-il à son subalterne. Autrement dit, désormais c'est la loi du silence. Lance Armstrong terminera quatrième de ce Tour d'Espagne, résultat qu'il décrit à l'époque comme «la plus incroyable performance de [sa] carrière».
Mais il ne se contente pas d'EPO. Après une dure journée sur cette même Vuelta, le Texan réclame de la cortisone sous forme de pilule à Vaughters et Vande Velde. Incapables de mettre la main sur le produit, les deux coursiers donneront à leur leader un placebo, une pilule d'aspirine écrasée et emballée dans du papier aluminium par Johnny Weltz, leur directeur sportif. Quelques semaines plus tard, aux Championnats du monde à Valkenburg aux Pays-Bas, c'est Kristin, l'épouse d'Armstrong, qui prépare les petits paquets argentés. Ce qui fait beaucoup rire un des coureurs de l'équipe nationale américaine : «La femme de Lance roule des joints !» Lors de ces mêmes Mondiaux, Vaughters se souvient avoir eu quelques sueurs froides en voyant débouler au petit-déjeuner un inspecteur de l'Union cycliste internationale (UCI), chargé des tests antidopage. Plus calme que sur le Tour de France, le Dr Celaya s'éclipse alors discrètement pour aller chercher une bouteille d'un litre d'une solution saline qu'il transporte sous son imperméable devant l'inspecteur de l'UCI avant de l'administrer à Armstrong afin de faire baisser son taux hématocrite.
1999, objectif Tour
En 1999, l'US Postal voit son staff bouleversé. Exit Johnny Weltz et le Dr Celaya, jugé un peu mou du genou par Armstrong dans sa capacité à lui procurer des produits. Un nouveau directeur sportif, Johan Bruyneel, tout jeune retraité des pelotons, arrive. Il est accompagné du Dr Luis Del Moral qui, comme lui, vient de chez ONCE.
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Revenu aux affaires tel un miraculé du cancer, Armstrong n'a qu'une obsession, le Tour de France. Armstrong et Bruyneel mettent alors sur pied une préparation spéciale, relate le rapport USADA rendu public ce mercredi. Accompagné de ses deux lieutenants Tyler Hamilton et Kevin Livingston, Lance Armstrong se façonne un profil de grimpeur sous la houlette de Bruyneel et suivant les précieux conseils du Dr Ferrari. Les trois coureurs forment la « A Team », l'élite de l'équipe et bénéficient à ce titre de tous les avantages qui vont avec et notamment d'une attention particulière de la part du médecin italien.
Lors d'un camp d'entraînement en Californie, Armstrong pousse son équipier Frankie Andreu à se confier lui aussi aux bons soins du Dr Ferrari. « Il faut que tu sois sérieux », lui explique-t-il. Ce qui signifie dans son esprit, suivre à la lettre le plan de dopage prescrit par le médecin. Andreu aura l'occasion de rencontrer Ferrari quelques semaines plus tard.
Armstrong et Andreu sont à Milan avant la classique Milan-San Remo quand la voiture du premier fait un détour par un parking d'hôtel et station service sur le bord de l'autoroute. Il a rendez-vous avec le médecin italien. Intriguée par ce rendez-vous en catimini, Betsy Andreu demande pourquoi Armstrong ne rencontre pas Ferrari dans le cadre de la course. « Pour que la putain de presse ne le traque pas », répond le Texan qui s'absentera une heure avant de revenir, excité, en s'exclamant : « Mes chiffres sont super ! » Armstrong se moque alors de son équipier qui refuse de suivre le même traitement. Lequel Andreu expliquera à sa femme ne pas vouloir « dépenser d'argent mais surtout ne pas vouloir cette merde dans son corps. » A son amie Betsy qui lui demande ce qu'elle pense de l'EPO, Kristin Armstrong répond que c'est un « diable nécessaire ».
Tyler Hamilton n'aura pas les mêmes scrupules que Andreu. Impressionné par les méthodes scientifiques de Ferrari qui se base notamment sur les paramètres sanguins et le niveau de lactate, Hamilton ne tarde pas à son tour à se faire injecter de l'EPO.
Le système US Postal tourne à plein régime. Les coureurs sont alimentés en EPO et en testostérone sur les courses par « Pepe » Marti et le Dr Del Moral. Le premier se déplace pour faire ses livraisons jusqu'à Nice où, après un dîner, Betsy Andreu assiste à la remise par Marti d'un sac en papier marron à Armstrong. « De l'or liquide », sourit Armstrong. Emma O'Reily, une masseuse de l'équipe, est également mise à contribution pour le transport des substances entre la France et l'Espagne.
En mai 1999, Hamilton en manque d'EPO, demande à Armstrong de lui en fournir. Pas de problème, il y en a un stock dans le frigo ! La consommation d'EPO par Armstrong était alors de notoriété publique au sein de l'US Postal. Vaughters, Hincapie, Andreu, Hamilton... tous étaient au courant. Moins d'un mois avant le départ du Tour, le taux hématocrite d'Armstrong plafonne à 41. Un peu léger pour être performant. La masseuse demande au coureur ce qu'il compte faire. « Ce que tout le monde fait », lui répond-il.
Sur le Tour, il convient d'être plus discret. Armstrong, Hamilton et Livingston en cas de besoin, feront ainsi appel à « Motoman », un homme qui se déplace à moto pour venir livrer les produits. Le motard suit le parcours du Tour à distance, prêt à intervenir à la demande.
Dès le prologue, Armstrong assoit sa domination mais le voilà bientôt rattrapé par un fâcheux contrôle positif à un corticoïde. Un épisode bien connu. Armstrong et Bruyneel, avec la complicité du Dr Del Moral, décident alors de fabriquer un faux, une autorisation médicale antidatée qui permet au Texan de passer entre les gouttes.
Lors des deux premières semaines du Tour, Armstrong, Hamilton et Livingston utilisent de l'EPO « tous les trois ou quatre jours ». Les seringues usagées sont jetées dans des sacs ou des canettes de Coca et le Dr Del Moral se charge de les faire disparaître le plus vite possible. Armstrong et Hamilton se font également des bains de bouche avec de l'« oil », une mixture composée d'huile d'olive et d'Andriol (testostérone), fabriquée par Ferrari.
Avec un tel régime, Armstrong marche fort et roule « avec deux doigts dans le nez », comme le dit joliment Hamilton. Sa domination étonne mais le peloton est muet, à l'exception du jeune Christophe Bassons, un coureur français de la Française des Jeux qui exprime ses doutes, ce qui lui vaudra de sérieuses remontrances de la part de celui qui n'est pas encore le patron absolu du peloton. Armstrong remporte pour la première fois le Tour de France. Sûr de lui, il se dira ensuite « persécuté » et clamera haut et fort qu'il ne s'est « jamais dopé ».
2000, transfusé avant le Ventoux
A l'avant-veille de l'étape du Ventoux, où il laisse gagner Marco Pantani, Lance Armstrong se fait réinjecter dans sa chambre d'hôtel son sang prélevé un mois avant.
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Cinq membres de l'US Postal (George Hincapie, Tyler Hamilton, Frankie Andreu, Levi Leipheimer et Christian Vande Velde) ont témoigné sur le dopage au sein de leur équipe en 2000. L'Agence américaine antidopage (USADA) a aussi reçu le témoignage du coureur italien Filippo Simeoni sur les évènements de cette année.
La victoire de Lance Armstrong dans le Tour de France 1999 a été acquise «avec un usage d'EPO tous les trois ou quatre jours», selon Tyler Hamilton. En 2000, la rumeur court qu'un nouveau test EPO sera bientôt mis en place. L'équipe décide donc d'adopter un programme de dopage sanguin pour ses trois grimpeurs, Lance Armstrong, Tyler Hamilton et Kevin Livingston.
Johan Bruyneel informe Hamilton au cours du Critérium du Dauphiné libéré - qu'il va d'ailleurs remporter - que 500 cc de sang seront prélevés sur chacun d'entre eux et réinjectés pendant le Tour de France. Comme les transfusions sont alors indétectables, la tricherie est sans risque. Après la course, Hamilton rallie Valence, en Espagne, en jet privé depuis Nice avec Armstrong et Livingston. Le prélèvement, qui durera une heure, a lieu en présence de Johan Bruyneel, Michele Ferrari, le docteur Del Moral et le soigneur Pepe Marti. Après la ponction, les trois coureurs partent s'entraîner. «On ne se sentait pas comme des champions, rapporte Hamilton. On a été rapidement fatigués, on pouvait à peine monter des petites collines.»
Après la 11e étape du Tour, au soir du jeudi 11 juillet 2000, à l'hôtel l'Esplan de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), les trois coureurs sont transfusés. «Le processus a duré moins de trente minutes, explique Hamilton. On était dans une chambre avec Kevin et Lance dans la chambre d'à côté qui communiquait avec la nôtre par une porte. Pendant la transfusion, on le voyait. Le docteur Del Moral faisait des allers-retours pour vérifier l'avancement de la réinjection. Chaque poche de sang était accrochée au crochet d'un cadre ou collée sur le mur, on était allongés sur le lit et on tremblait pendant que le sang froid "réentrait" dans nos corps. On plaisantait à propos du corps qui absorberait le sang le plus vite.» Le 12 juillet, c'était jour de repos sur le Tour, et le 13 l'étape du mont Ventoux qu'Armstrong allait terminer à la deuxième place derrière Marco Pantani.
A l'issue du Tour remporté par Armstrong, les autorités françaises ouvrent en août 2000, une enquête après la découverte de déchets médicaux laissés dans une poubelle par des membres de l'US Postal. A l'intérieur, des seringues et des emballages vides d'un produit sanguin appelé «Actovegin». L'équipe américaine fait savoir dans un communiqué qu'il est seulement utilisé pour un membre du staff qui souffre de diabète et dans le cas de blessures de la peau suite à des chutes sur la route. Armstrong, sur son site internet, dira qu'il «n'a jamais entendu parler de ce produit».
Il le répétera dans son autobiographie. Dans son rapport, l'USADA indique que c'est en totale contradiction avec les témoignages des coureurs qui confirment leur utilisation régulière de l'Actovegin parce que le staff médical croyait que ce produit améliorerait leurs performances. Et mentionne qu' «il est clair que M. Armstrong et son équipe ont intentionnellement faussé et publié des déclarations trompeuses au sujet de l'usage de l'Actovegin.» L'USADA ne l'a «pas accusé d'une violation des règles antidopage parce que le produit n'est pas actuellement interdit. Mais si Lance Armstrong était prêt à mentir au sujet de l'Actovegin - et il a clairement menti -, il n'y a pas de raison de croire qu'il ne l'aurait pas fait à propos d'autres produits ou sur d'autres sujets.»
2001, aussi vite que « Schumi »
Les rapports entre Armstrong et le sulfureux Dr Michele Ferrari, surnommé « Schumi », éclatent au grand jour lors du Tour de France 2001.
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«Oui, le docteur Ferrari a un rôle dans l'équipe. Mais je n'ai jamais discuté d'EPO avec lui, et je n'ai jamais utilisé ce produit. De ce que j'ai vu, je ne pense pas qu'il soit coupable.» Alors que le Tour de France 2001 va s'élancer le 7 juillet, Lance Armstrong essaie de désamorcer un article à paraître le 8 juillet dans le Sunday Times londonien. Le papier révèle ses rapports avec le sulfureux Dr Michele Ferrari, soupçonné de «fraude sportive et d'avoir administré des substances dopantes», et en attente d'un procès en Italie. Ces pratiques supposées ont valu un surnom à Ferrari : "Schumi", en référence à Michael Schumacher, qui a roulé pour l'écurie italienne du même nom.
Les affirmations d'Armstrong sont balayées par les témoignages de plusieurs de ses anciens équipiers (*), auprès de l'Agence américaine antidopage (USADA). Pour Christian Vande Velde, à ce moment, «Ferrari est déjà connu dans le peloton pour utiliser de l'EPO». Ce qui provoque l'incompréhension du directeur sportif de l'équipe, Mark Gorski, quand il voit débarquer le médecin au camp d'entraînement de début de saison de l'US Postal à Austin (Texas).
Lors du camp, le patron de l'équipe Johan Bruyneel annonce des rendez-vous individuels avec Ferrari. Chaque coureur qui veut être suivi devra donner un pourcentage de son salaire annuel au médecin. George Hincapie rapporte que ce montant s'élèvera pour lui à 15 000 dollars.
«De 1999 à 2005, le docteur Ferrari joue un rôle majeur au sein de l'équipe US Postal et dans le programme de dopage de Lance Armstrong», affirme le rapport de l'USADA. Un dopage qui prend plusieurs formes : les transfusions sanguines, l'usage d'EPO ou encore de testostérone.
Hincapie, qui avoue ses propres pratiques dopantes, dit avoir eu des discussions avec Lance Armstrong ne laissant aucun doute sur son recours régulier aux transfusions. Tyler Hamilton affirme avoir vu le champion américain utiliser de la testostérone et rapporte qu'il aurait aussi trafiqué de l'EPO. Lors d'un autre camp d'entraînement, à Tenerife, Hamilton raconte aussi que le Dr Ferrari «m'administrait tous les deux à trois jours de l'EPO dans ma chambre d'hôtel». Substance fournie par l'intermédiaire de "Pepe" Marti, l'entraîneur de l'équipe.
Un autre de ses anciens coéquipiers, Jonathan Vaughters, se remémore une discussion avec Armstrong, en 2001 à Gérone, où celui-ci disait «savoir comment fonctionne le test de dépistage de l'EPO», et comment y échapper.
Pas de manière infaillible, puisque cette même année 2001, l'Américain fait l'objet d'un contrôle positif à l'EPO, en juin, lors du Tour de Suisse qu'il remporte. Le résultat ne sera pas rendu public. Mais Armstrong raconte la mésaventure à Hamilton et Floyd Landis, et comment il s'en est tiré. «Il m'a dit que lui et Bruyneel étaient allés voir l'Union cycliste internationale (UCI) et avaient passé un accord financier», dit Landis. Comme confirmé par Pat McQuaid, président de l'UCI, Armstrong et Bruyneel étaient bien à Aigle (Suisse), en mai 2002. Ils font une donation «d'au moins 100 000 dollars» pour soutenir le développement du cyclisme. L'UCI nie évidemment que ce don ait un rapport quelconque avec le contrôle suspect. Mais le laboratoire de Lausanne (Suisse) confirme lui avoir détecté plusieurs échantillons positifs lors du Tour de Suisse. Son directeur déclare même avoir été informé par l'UCI qu'au moins l'un d'entre eux appartenait à Armstrong.
2002, l'idylle avec Landis
Suite au départ de Tyler Hamilton de l'US Postal, Lance Armstrong s'appuie sur Floyd Landis pour remporter son quatrième Tour de France. Il l'initie à tout, notamment au dopage.
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Lance Armstrong a décidé de faire de Floyd Landis, arrivé à l'US Postal en 2001, l'un de ses lieutenants. La majeure partie de la préparation du Tour 2002 (comme d'ailleurs les Tour 2003 et 2004) s'est faite avec Landis qui était le grimpeur sur lequel il pouvait s'appuyer lors des étapes de montagne.
Pendant les trois années durant lesquelles ils furent proches, «à se faire confiance et s'aimer» comme dit Armstrong, Landis et Armstrong partageaient l'entraînement, les courses, les soirées et le dopage. Comme l'ont confirmé beaucoup de témoins, Armstrong avait donné les clefs de son appartement à Landis qui surveillait les poches de sang d'Armstrong pendant son absence. Ils partageaient les conseils de Michele Ferrari en matière de dopage, et quand Floyd avait besoin d'EPO Lance partageait aussi.
En 2002, lors d'un stage d'avant-Tour dans les Alpes, Floyd Landis commence à travailler avec le Dr Ferrari, qui lui prend à ce moment-là un demi-litre de sang. Le médecin italien collabore alors avec l'équipe et, comme l'année précédente, il est présent à Austin lors du premier stage de la saison. Il se fait juste plus discret pour ne pas éveiller les soupçons des médias. Preuve de l'engagement de Ferrari auprès d'Armstrong, en 2002, sa société suisse, Health et Performance, reçoit 150 000 dollars de la part d'Armstrong.
Floyd Landis raconte qu'en juin 2002, peu après le Dauphiné, Armstrong lui a donné, dans son appartement de Saint-Moritz (Suisse), un paquet de patches de testostérone. George Hincapie assure être au courant qu'Armstrong utilisait de la testostérone durant toutes les années où ils étaient équipiers.
Durant la saison 2002, Lance Armstrong explique à Landis comment utiliser l'EPO et pourquoi le dopage sanguin est nécessaire pour contrer les contrôles anti-EPO. Il a prêté son appartement pour la première transfusion sanguine de Landis par Michele Ferrari. Armstrong se trouvait dans l'appartement lors de cette transfusion et était au courant de ce qu'il se passait. Lors du Tour de France 2002, Floyd Landis fut témoin de la réinjection du propre sang d'Armstrong la veille d'un contre-la-montre individuel. Et Armstrong dit alors qu'il a une seconde poche de sang pour la deuxième semaine. George Hincapie était également au courant.
Après sa quatrième victoire dans le Tour, Armstrong, de retour à Gérone, convoque Christian Vande Velde. Quand ce dernier arrive, Ferrari est là. Vande Velde comprend qu'il s'agit de parler de ses manquements dans le suivi du programme préparé par le Dr Ferrari. Armstrong explique alors à Vande Velde que s'il veut continuer à faire partie de l'équipe US Postal, il «doit prendre ce que (lui) dit de prendre le Dr Ferrari et suivre le programme du Dr Ferrari à la lettre». Selon Vande Velde «la conversation ne laissait aucun doute : si je voulais continuer avec Armstrong il fallait que je suive le programme de dopage de Ferrari». Il a la confirmation de ce qu'il savait depuis longtemps : «C'est Armstrong qui tirait les ficelles de l'équipe... Ce qu'il disait, on le faisait».
Vande Velde franchit alors un cap dans le dopage et prend les produits prescrits par Ferrari, dont régulièrement de l'EPO et de la testostérone. Le comportement d'Armstrong (le fait qu'il ait poussé Vande Velde à prendre des produits, les menaces proférées contre lui et le fait de se poser en exécutant des plans de dopage de Ferrari) est une violation de l'article 2.8 du Code mondial antidopage qui interdit «l'encouragement, l'aide ou l'incitation à violer une loi antidopage».
2003, un cintre et de l'huile d'olive...
Pendant le Tour du centenaire, Armstrong multiplie les transfusions. Sans oublier de prendre des micro doses d'EPO et de la testostérone.
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L'année du Tour du centenaire, le docteur Ferrari travaille toujours avec Lance Armstrong. Des relevés bancaires font état de versements de 475 000 dollars sur le compte de sa compagnie. En mai, Floyd Landis se fait prélever du sang par le docteur Ferrari dans l'appartement d'Armstrong, à Gérone, en Espagne. La poche est placée dans un réfrigérateur caché dans le placard de la chambre du Texan, où d'autres poches sont déjà rangées. Peu de temps après, Armstrong qui doit s'absenter pour plusieurs semaines d'entraînement, demande à Landis de s'installer chez lui pour contrôler la température du sang chaque jour et s'assurer qu'il n'y ait pas de coupures d'électricité. Pendant son séjour, Landis verra Hincapie venir faire un prélèvement. Trois semaines plus tard, le docteur Ferrari, selon le rapport, «prélève un autre demi-litre de sang à Landis. Il le fait après avoir d'abord retiré deux demi-litres et réinjecté un demi-litre prélevé précédemment. Il expliquera que le sang est ainsi réinjecté pour garder sa fraîcheur. Car s'il est laissé hors du corps trop longtemps, il se détériore.»
Juste avant le Tour, Armstrong qui a des invités chez lui, demande à Hincapie s'il peut utiliser son appartement. Il est accompagné du docteur Del Moral. Ce dernier réclame un cintre avant de s'enfermer avec le Texan. Ils resteront 45 minutes dans la chambre, «le temps généralement nécessaire pour réinjecter une poche de sang », selon Hincapie, qui ajoute qu'on «accroche la poche au cintre et le cintre au mur pour faciliter le transfert du sang dans la veine.»
Landis confirme que le 11 juillet 2003, à la veille de l'étape Lyon - Morzine, les coureurs de l'équipe dont Armstrong, Hincapie et lui-même sont transfusés. Le 17 juillet, la veille du contre la montre individuel (Gaillac - Cap Découverte), nouvelle transfusion pour tous. Landis voit aussi, lors de chaque transfusion, Armstrong recevoir de petites doses d'EPO. Ce dernier, pour signaler les réinjections, balance à Hincapie qu' «il est plus lourd de 500 grammes aujourd'hui...» Hincapie certifie aussi que son leader «a également pris de la testostérone tout le temps où nous étions équipiers.»
La testostérone, connue sous le nom d'Andriol et dénommée "l'huile" par les coureurs, était dissoute dans une seringue d'huile d'olive et utilisée deux nuits sur trois pendant le Tour. Elle était en vogue dans l'équipe depuis 1999. Landis en recevra aussi pendant la Vuelta 2003. Juste avant l'épreuve, il expliquera aux enquêteurs s'être rendu au domicile d'Armstrong pour y recevoir une boite d'Eprex contenant six seringues d'EPO. Pour l'Agence américaine antidopage (USADA), ces faits démontrent qu'Armstrong était en possession d'EPO et en assurait le trafic cette année-là.
Les faits exposés par le rapport de l'USADA reposent sur les témoignages visuels de cinq coureurs de l'équipe US Postal de 2003 (George Hincapie, Floyd Landis, Michael Barry, Christian Vande Velde et David Zabriskie) et de deux témoins additionnels, Frankie et Betsy Andreu.
2004, fausse rupture avec Ferrari
En 2004, les pratiques du docteur Ferrari commencent à faire parler. Mais Lance Armstrong tient à rester maître de la situation.
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Comme pour les saisons précédentes, l'Agence américaine antidopage (USADA) a récolté de nombreux témoignages sur le dopage dans l'équipe US Postal en 2004 : ceux des équipiers Hincapie, Landis, Barry et Zabriskie ; ceux des coureurs Filippo Simeoni et Tom Danielson ; ainsi que ceux des époux Andreu, Frankie et Betsy. L'équipe américaine enregistre un changement par rapport à la saison précédente : l'arrivée à la place de Del Moral du docteur Pedro Celaya, qui était jusque-là en charge du programme de dopage à la ONCE.
Pour le reste, rien de nouveau. Lance Armstrong continue de travailler avec Michele Ferrari, malgré les démêlés judiciaires de ce dernier en Italie. Dans son témoignage, Floyd Landis rapporte ainsi que le docteur Ferrari était notamment présent à un stage d'avant-Tour de France, à Puigcerda, une localité espagnole où Armstrong avait l'habitude de se réfugier pour éviter les contrôles, afin de vérifier les valeurs sanguines de chacun des coureurs, mais aussi pour «administrer de l'EPO et de la testostérone pour être sûr que l'équipe soit prête pour le Tour». Landis se souvient avoir vu à cette occasion Armstrong allongé sur une table de massage avec un patch de testostérone sur l'épaule, un usage très répandu à l'époque dans l'équipe, comme en a témoigné George Hincapie.
Le 2 juillet, à la veille du Grand départ du Tour, la société de Ferrari reçoit un chèque de 100 000 $ de la part d'Armstrong, satisfait des tests de son équipe. Sur les trois semaines de course, Landis a noté que son leader avait reçu à deux reprises une transfusion sanguine. L'une d'elles a été effectuée dans le bus de l'équipe après une étape, sur le chemin de l'hôtel, et le chauffeur a alors prétexté un problème de moteur pour s'arrêter pendant une heure sur une route de montagne et permettre les transfusions. Celles d'Armstrong auxquelles Landis a assistées, en 2003 et 2004, étaient complétées par une prise d'EPO qui, quand elle est injectée en petites doses, permet de stimuler la production de réticulocytes (globules rouges) et donc de masquer les transfusions. Une pratique courante à l'US Postal.
En 2000, Filippo Simeoni reconnaît devant une juridiction italienne avoir pris de l'EPO et de l'Andriol sous la direction du docteur Ferrari. En représailles, Lance Armstrong, utilisant sa «position d'icône du sport universellement reconnue», comme le décrit le rapport de l'USADA, lance une campagne contre Simeoni, le traitant de menteur dans les médias. Ce qui poussera le coureur transalpin à attaquer le Texan pour diffamation. Les deux "ennemis" se retrouvent sur le Tour 2004, et Simeoni, coureur de l'équipe Domina Vacanze, se glisse dans une échappée lors de la 18e étape. Mais Armstrong ne l'entend pas de cette oreille, poursuit l'Italien et lui intime l'ordre de rentrer dans le rang, gaspillant là de l'énergie alors que cette sortie ne représentait pourtant aucune menace. De retour dans le peloton, l'Américain sermonne le fuyard : «Tu as fait une erreur quand tu as témoigné contre Ferrari et tu as fait une erreur quand tu m'as attaqué (en justice). J'ai beaucoup de temps et d'argent et je peux te détruire».
Une vidéo, que l'USADA a jointe au dossier, immortalisera le moment où Armstrong passe sa main devant sa bouche pour faire signe à Simeoni de se taire. L'agence américaine voit dans ce geste une «tentative d'intimidation de témoin». Le procès contre Ferrari aboutit toutefois en octobre 2004 à une condamnation pour «fraude sportive» : le médecin italien est accusé d'avoir conseillé plusieurs coureurs de son pays dans leur prise d'EPO et d'Andriol. Cette condamnation oblige Lance Armstrong à annoncer la fin de sa relation avec Ferrari. En 2010, son conseiller Mark Fabiani expliquera que son client n'a plus travaillé avec Ferrari depuis 2004. Une déclaration fausse.
2005, mensonges et malaise
Quand Johan Bruyneel envoie George Hincapie « nettoyer » l'appartement espagnol d'Armstrong qui continue de mentir sur ses vraies relations avec le docteur Ferrari...
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Face aux agents de l'Agence américaine antidopage (USADA), Levi Leipheimer se souvient qu'en « 2006 ou 2007, George Hincapie (lui) avait raconté qu'en 2005, Lance Armstrong n'avait utilisé qu'une seule poche de sang sur le Tour de France » (*). Pour l'USADA, qui a transmis son rapport d'enquête sur Armstrong à l'Union Cycliste internationale (UCI), mercredi, Hincapie n'avait aucune raison de mentir à son compatriote, surtout au sujet d'un champion alors retiré du peloton. Les enquêteurs de l'agence en sont d'autant plus convaincu qu'Hincapie leur a confirmé l'existence de cette pratique : « De mes conversations avec Lance et de mon expérience avec lui et l'équipe, je suis au courant qu'il a utilisé les transfusions de 2001 à 2005. » Hincapie évoque aussi l'usage d'EPO : « Peu avant le Tour 2005, j'étais en manque d'EPO et j'ai demandé à Lance s'il pouvait m'en fournir. Il m'a dit qu'il pouvait et m'a donné deux ampoules. »
Après le Tour 2005, son septième succès de rang, Armstrong regagne les Etats-Unis sans passer par sa résidence espagnole de Gérone. Hincapie raconte que Johan Bruyneel, le directeur sportif de Discovery Channel, lui demande alors « de passer dans l'appartement de Lance et de vérifier dans les placards qu'il n'y reste rien ». Selon Hincapie, Bruyneel « voulait s'assurer qu'il ne restait pas de produits dopants », et pour les enquêteurs américains, cette requête de Bruyneel induit que le manager belge savait que son leader améliorait ses performances illicitement en 2005.
Hormis Bruyneel, l'USADA est convaincue que Michele Ferrari est également compromis. Si Armstrong a juré devant le monde entier, le 1er octobre 2004, qu'il ne travaillerait plus avec le médecin italien, l'agence antidopage dispose d'éléments qui prouvent le contraire. George Hincapie, Levi Leipheimer et Tom Danielson ont tous les trois admis que Ferrari leur prodiguait, en 2005, des conseils d'optimisation dans l'utilisation des substances prohibées. Danielson raconte que cette année-là, il a effectué des tests auprès du Dr Ferrari en compagnie de Lance Armstrong à Gérone : « On a fait une sortie de trois heures, puis on a recommencé et Michele nous a piqué les doigts pour vérifier nos taux de lactate et d'autres paramètres ».
En réalité, il n'y a rien d'illicite dans la relation entre Armstrong et Ferrari. « Mais alors, pourquoi a-t-il eu besoin de mentir sur ce sujet ? questionne l'USADA. S'il n'y a rien à cacher, il n'y a pas besoin de le cacher et certainement aucune utilité à mentir régulièrement à ce sujet ».
Le versement, le 29 mars 2005, de 100 000 dollars sur un compte suisse de Ferrari de la part de l'Américain, le fait que le même mois Armstrong ait présenté Ferrari à Leipheimer et que Lepheimer ait alors reçu immédiatement des conseils sur la façon de se doper de la part du médecin italien, incitent l'USADA à douter de la bonne foi d'Armstrong.
2009, Ferrari aide au come-back
Lance Armstrong n'a jamais cessé de travailler avec le sulfureux médecin italien Michele Ferrari. L'USADA en a la preuve par mails...
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Le 9 septembre 2008, Lance Armstrong annonce son retour à la compétition. Jusqu'à l'arrêt définitif de sa carrière le 16 février 2011, il n'a jamais, selon l'Agence américaine antidopage (USADA), cessé de travailler avec le docteur Ferrari, même si son porte-parole, Mark Fabiani, affirme le 15 avril 2010 qu'«ils ne collaborent plus depuis 2004, mais qu'ils restent amis, même s'ils ne sont pas vus depuis un an environ.»
Le rapport assure que «la vérité, c'est qu'ils se rencontrés environ un mois avant cette déclaration, le 17 mars 2010, dans la villa d'Armstrong à Saint-Jean Cap Ferrat, et qu'ils se reverront un mois après.» En 2009, Levi Leipheimer a d'ailleurs demandé à Armstrong s'il travaillait toujours avec "Schumi". Armstrong répond que oui, «à travers une tierce personne». Grâce à l'aide des autorités italiennes, l'USADA a découvert qu'il s'agissait du fils de Ferrari, Stefano Ferrari, qui transmettait régulièrement les plans d'entraînement à Armstrong par mail. De temps en temps, Armstrong communiquait toujours directement avec le médecin.
Voici des extraits de mails :
9 avril 2009. Entraînement en altitude. A L.A. : « Ce sont les bons watts pour l'altitude. Très bons en fait. Cependant, Schumi te conseille d'être prudent à ces altitudes, Ok ? »
25 avril 2009. A L.A. : « Schumi est en train de penser à quelque chose de cool à faire avant le Giro. Un semblant de course tranquille, un truc pour vous les gars... Schumi vous conseille d'être relax. Il suggère de ne pas être obsédé par l'aérodynamique. »
2 mai 2009. A L.A. : « Viens de parler à Schumi. Il dit OK pour juin pour voler sous les radars et se faire un sacré boulot à haute intensité. »
24 mai 2009. Pendant le Giro. De L.A. : « Question : Schumi pense que juin ressemblera à quoi ?
A L.A. : « En juin, tu auras six jours de récupération après le Giro. »
De L.A. : « Seulement six jours ? Vous êtes fous, les gars... »
A L.A. : « Schumi dit pas plus de neuf jours. Tu n'auras pas beaucoup de temps pour t'entraîner pour le Tour. »
17 juin 2009. Entraînement d'avant Tour. A L.A. : « A propos des chiffres que Schumi a écrit, il a une correction à faire :... Schumi pense qu'il est peu probable que tu puisses obtenir un avantage en baissant maintenant le poids de corps, mais il pense que c'est possible de gagner un peu plus en termes de seuil dans les dix prochains jours d'entraînement. »
30 juin 2009. De L.A. : « La question c'est : est-ce que c'est efficace ? On a besoin de quoi pour gagner le Tour ? »
Pendant le Tour 2009, les connexions continuent.
Le 6 juillet, Armstrong reçoit ce conseil : « Schumi suggère de lever la selle de 2 mm. Essaye cet après-midi et dis nous comment tu te sens ? »
Le 22 juillet : « Schumi se demande si ton vélo de contre-la-montre est à la même hauteur que ton vélo de route ? Si oui, il suggère de l'élever de 2 mm. Et si tu te sens encore bas sur le vélo de route, seulement pour l'étape du Ventoux, monte encore de 2 mm. Demain continue à prendre de l'Ibuprofène. »
Le 1er septembre : « Schumi me demande si tu peux faire le paiement (25 000 euros) pour la saison, comme convenu en mars dernier. Tu peux envoyer l'argent quand c'est le mieux pour toi sur mon compte à Monte-Carlo. » Et Armstrong de répondre : « Je peux payer en cash quand je te vois ? »
Le 4 novembre 2009 : « Schumi se demande si tu aimerais poursuivre la collaboration l'année prochaine - si oui, ce serait bien de commencer déjà à penser à quelque chose de spécifique (gym et un peu de vélo). »
Le 15 novembre, Armstrong écrit : « Oui, on continue... ce qu'on a commencé. Je suis curieux de voir ce que Schumi pense de 2010 et ce que nous avons besoin de faire différemment en matière d'entraînement. » Stefano Ferrari répond : « Chouette ! Schumi dit que c'est évidemment un Tour pour des grimpeurs légers... »

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Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi,
le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.
(SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse)
Vlan !
*édité à 10:05 le 11/10/2012
Message n° 3428607, posté à 09:59 le 11/10/2012  
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JoJo
C'est effrayant. dubious

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I never knew there would be a better tomorrow
But you've come into my life and taken away all my sorrow
Message n° 3428614, posté à 10:08 le 11/10/2012  
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Collioure
Je finis tout juste de lire, j'ai trié le fatras avant de le boucler, ils ont bien bossé quand même.
Et qu'est-ce que ça aurait été s'ils avaient pu produire les résultats de l’enquête gouvernementale...

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Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi,
le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.
(SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse)
Vlan !
*édité à 10:09 le 11/10/2012
Message n° 3429145, posté à 16:40 le 11/10/2012  
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shibbyshibby
Collioure a dit
le 11/10/2012 à 09:55
:

On a beau s'en être douté depuis toujours, c'est édifiant.
Ouais, on savait déjà à peu près tout. Ça confirme surtout l'implication de l'UCi et de cette grosse ordure de Verbruggen. Dommage qu'il s'en tire sans un mot.
Bizarre aussi que dans les menaces, il n'y ait pas Lemond qui a témoigné, me semble, contre les agissements après qu'il ait émis tous ses doutes sur les performances de LA.

*édité à 17:11 le 11/10/2012
Message n° 3429158, posté à 16:53 le 11/10/2012  
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Francisco51
En lisant un peu tout ça, à mon avis, ça ne relève plus vraiment d'une juridiction sportive.
Va-t-il tomber en tant que dealer? ou pour une des nombreux délis commis?

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-Ouh pinaise!-
*édité à 16:54 le 11/10/2012
Message n° 3430109, posté à 21:07 le 11/10/2012  
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kelidric
Collioure a dit
le 11/10/2012 à 09:55
:

Pour ceux que ça intéresse, et vu la montagne d'articles tombés sur l'Equipe cette nuit suite au rapport de l'USADA, je vous ai remonté dans l'ordre qui me paraissait pertinent l'intégrale du dossier Armstrong.
Tu veux pas en faire un pdf ? airderien

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