Eh ben. Quelle surprise.
Même si les trailers annonçaient quelque chose de très proche des nouveaux jeux qui sont en effet complètement calqués, ça faisait peur. Ca ressemblait à un film qu'on a déjà vu 150 fois.
Et c'est le cas. On a déjà vu ce film 150 fois. Mais on ne l'a pas souvent vu aussi bien.
Alicia Vikander est comme toujours parfaite et donne même l'impression que la nouvelle Lara Croft a été dessinée d'après elle. Je ne lui aurais jamais imaginé un tel charisme et une telle énergie, et je n'aurais pas cru qu'elle puisse porter un blockbuster de 2 heures sur ses simples épaules. Même si ce n'est pas encore une star, c'est l'actrice la plus connue du film. Voire la seule actrice connue du film pour le grand public qui l'a vue sur les vitrines de Vuitton. Et elle s'en sort merveilleusement bien.
C'est pas la seule. McNulty fait le taf et se retrouve à être très touchant - j'aurais jamais cru ça de lui, mais d'un côté, je me suis mis à boycotter sa dernière série - et Walton Goggins ne cabotine jamais, bien qu'il se force à perdre son accent et que ça en devient parfois très drôle. Le charac developpement est un tant soit peu travaillé, et j'ai envie de dire que ça fait du bien. Même si ça reste vraiment minime.
Le film reprend l'intrigue et des scènes du jeu à l'identique, mais sans la violence et le choc que l'on peut ressentir, manette en main. Les doux cris de Vikander ne suffisent pas à nous faire croire qu'elle a mal quand elle galope comme une antilope deux secondes après avoir été plantée. Et surtout, lorsque son bidou transpercé est la seule et unique blessure de la séquence la plus spectaculaire du film, dont on sort dans le jeu limite mourant. Si vous n'avez pas joué au jeu, mais que vous avez vu The Impossible, pensez à la scène de la cascade où Naomi Watts en prend pour son grade. C'est exactement ça.
Le film ne perd du temps que dans son intro catastrophique, mais c'est problématique lorsqu'il ne prend pas assez son temps, justement. Le premier meurtre de Lara n'est pas assez appuyé, on n'a pas du tout le temps de ressentir le choc qu'elle ressent, et elle devient immédiatement une serial killer qui n'a plus le moindre remord. Mais cette concision rend le film vraiment divertissant et offre un dernier acte putain de bon.
Ca ressemble beaucoup à un épisode begins qui n'avait pas le droit de se rater avec sa BO calquée sur du Hans Zimmer époque DCEU et son scénario d'organisation qui veut dominer le monde (mais bon, encore une fois, ça respecte le jeu, quoi) mais je dois avouer que je suis très hypé et que j'ai envie de voir une suite, maintenant.
Et surtout, je vais vraiment suivre ce réalisateur dont c'est le premier film à Hollywood et qui s'en sort avec quelque chose d'une propreté qui ferait envier quasiment n'importe quel blockbuster en face. Les seules choses que je peux reprocher à la forme sont cette musique qui ne devient intéressante que lors du dernier acte et des effets spéciaux parfois très bâtards, notamment lors de la scène du parachute. Autrement, c'est lisible, c'est bien monté, et il y a une production design extrêmement intéressante, notamment, encore une fois, dans ce dernier acte.
Malgré quelques clin d'oeil aux gamers vraiment lourdingues - on a parfois l'impression qu'ils veulent nous montrer qu'ils ont joué au jeu alors que bon, c'est un peu Square Enix qui a supervisé le film - et des défauts plus inhérents à ce qu'est devenu le blockbuster aujourd'hui qu'à ce film qui n'a pas le droit à l'erreur, on passe un vrai bon moment, et on a enfin droit, en 2018, à une adaptation vraiment réussie d'un jeu vidéo.

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J'AIME FINALLY

Holding out for a hero ?